Attribués en 2016, plus de 160 lots de terrain sont laissés en jachère, au moment où des centaines d'autres investisseurs ne trouvent pas où implanter leurs projets. Beaucoup d'encre a coulé à propos de la rareté du foncier industriel. Mais une fois n'est pas coutume, la tendance s'inverse au niveau de la zone industrielle de Larbaâtache, commune du sud-ouest de la wilaya de Boumerdès. Des espoirs étaient légitimement fondés, dans la mesure où ils étaient susceptibles de donner un nouveau souffle au secteur économique, aussi bien pour Boumerdès que pour la capitale dont la zone est très proche. Paradoxalement, cette proximité stratégique n'a pas été, au vu de l'état des lieux, assez attractive. En effet, il apparaît, selon une récente réunion au niveau de l'exécutif de la wilaya, que la situation est presque au point mort. En effet, «sur 169 projets d'investissement déposés au Calpiref et qui nécessitent un foncier industriel au niveau de cette zone, seuls 9 sont en cours d'installation», nous a déclaré Nadjib Achouri, directeur de l'industrie et des mines. C'est pourquoi, les 160 investisseurs «réticents» ont été destinataires de notifications les appelant à finaliser leurs dossiers dans un délai de 15 à 30 jours. «Au-delà de ce délai, des mises en demeure seront adressées aux contrevenants», menace M. Achouri. Une dizaine d'annulation ont été effectuées en raison de l'absence de dossiers. Il faut savoir que plusieurs créneaux d'investissement sont concernés et répartis en sous-zones. On recense, par exemple, une sous-zone consacrée aux produits pharmaceutiques à travers 21 projets, une autre dédiée uniquement à l'agro-alimentaire, avec 46 projets. Puis viennent le recyclage plastique (18), le HSE, le textile (21), l'électronique et l'électricité (17), les accessoires automobiles (19), la sidérurgie (22), les équipements d'accompagnement, les stations-services et autres bureaux d'affaires. Des observateurs voient de la part des investisseurs «une lenteur qui appelle plusieurs interrogations». De prime abord, l'instauration d'un guichet unique permet de traiter un dossier dans des délais raisonnables. Mais alors, pourquoi près de deux ans après, des projets sont encore au stade embryonnaire ? Il semble que la nécessité de passer par un bureau d'études pour fournir toutes les données quant aux aspects techniques et aux études d'impacts environnementaux prennent plus de temps que prévu. Toutefois, il existe aussi des investisseurs qui auraient parié sur le facteur temps pour détourner les projets de leurs parcours initiaux. Au vu de la conjoncture actuelle, pareille tentative paraîtrait suicidaire. Mais l'adage «qui ne tente rien, n'a rien» semble se vérifier pour d'indélicats investisseurs en embuscade pour de juteuses affaires pas toujours légales. On cite des noms de patrons d'entreprises qui ont maille à partir avec la justice. Toutefois, d'autres investisseurs préfèrent attendre une meilleure stabilité du pays avant de se décider. Alors qui a dit qu'il y avait un problème de foncier industriel ?