La finale de la 55e édition de la coupe d'Algérie de football fera date dans l'histoire de l'épreuve populaire. Elle s'est déroulée en l'absence des officiels et dignitaires du régime, remplacés au pied levé par le ministre de la Jeunesse et des Sports, Salim Raouf Bernaoui, qui s'est chargé de remettre le trophée au vainqueur à la place du président de la République ou du Premier ministre. Le poste du Président est vacant depuis la démission du premier magistrat sous la pression populaire, alors que celui qui dirige le pays comme chef d'Etat est en incapacité de passer deux heures assis dans une tribune officielle sous une chaleur suffocante, que les décideurs et organisateurs n'ont pas hésité à faire endurer sans remords aux milliers de supporters béjaouis et belouizdadis. Le Premier ministre, Noureddine Bedoui, s'est inscrit aux abonnés absents à la cérémonie qu'il devait présider en l'absence du président de la République que l'Algérie n'a plus depuis avril dernier. Ce qui s'est passé hier à Blida est un flagrant manque de respect aux acteurs de la finale et de la compétition (coupe d'Algérie). Ce boycott, il n'y a pas d'autre mot, renseigne sur le degré de respect que le pouvoir politique témoigne à l'égard de la jeunesse et du football. Par crainte de la contestation populaire, ce dernier s'est réfugié dans la politique de la chaise vide. Une attitude qui n'honore pas ses auteurs et que la famille du football n'oubliera pas de sitôt.