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Blida : La santé est malade !
Publié dans El Watan le 18 - 07 - 2019

A la maternité du Chu Frantz Fanon de Blida, baptisée Hassiba Ben Bouali, 17 000 accouchements sont enregistrés chaque année, et ce, pour 60 lits seulement. Environ 200 malades sont sur la liste d'attente pour bénéficier d'un implant cochléaire au service ORL du même hôpital.
Manque de moyens humains et matériels, voilà les caractéristiques du quotidien des différents services hospitaliers de la wilaya de Blida. Récemment, le ministre de la Santé a visité le Chu Frantz Fanon, mais il n'a pas eu l'occasion de constater de visu l'état dans lequel sombrent les services. Le ministre a été conduit au pavillon de médecine interne, soit le plus «clean» de tous les services.
Manque de moyens au service hématologie
Le personnel des deux services d'hématologie de Blida relève, pour une partie, du Chu Frantz Fanon, et pour l'autre, du centre anticancer. Ce personnel trouve toutes les peines du monde à mener à bien sa mission au profit des malades. En plus du manque flagrant en effectif médical et paramédical, les deux services, qui prennent en charge de nombreux patients venus de neuf wilayas, manquent aussi de lits.
«Juste une vingtaine de lits, ce qui engendre beaucoup de retard dans les prises de rendez-vous pour l'hospitalisation. Et cela n'est pas sans conséquences sur les chances de guérison des malades», dénonce une source hospitalière. Et de poursuivre : «Il y a aussi le manque de matériel et de médicaments indispensables au traitement. On cite, par exemple, les trocarts de biopsie de la moelle, la drogue de chimiothérapie et les réactifs pour faire les bilans biologiques.»
Autre problème jugé crucial par le personnel médical et paramédical, le manque inquiétant de sang et de plaquettes pour les besoins des transfusions. «Soit la banque de sang est vide, soit le matériel destiné au prélèvement de plaquettes (kits) fait défaut, ce qui est grave !» Aussi, les deux unités d'hospitalisation en hématologie ont une architecture non conforme pour assurer l'asepsie dans les normes et qui est nécessaire aux malades leucémiques sans chimiothérapie. On trouve souvent deux malades par chambre, les toilettes sont collectives, la climatisation est centralisée, ce qui est contre-indiqué dans ce genre de maladies.
L'ancienne unité Ferroudja tombe en ruine
L'ancienne clinique M'hamed Yazid, dite «Ferroudja», dépendant du Chu Frantz Fanon et qui était spécialisée dans la chirurgie et l'orthopédie, est délaissée depuis plusieurs années, donnant l'impression de tomber en ruine. Un projet de réhabilitation a été entamé, puis annulé, pour cause de «crise financière». «Le ministère de la Santé a décidé d'annuler temporairement sa réhabilitation à cause du manque de moyens financiers. Actuellement, on attend la levée officielle du gel par la tutelle pour ce qui est des projets dans le domaine de la santé afin d'entamer les travaux.
L'estimation du coût de l'opération de réhabilitation de l'ancienne clinique Ferroudja est de quinze milliards de centimes. Une fois opérationnelle de nouveau, elle sera dotée de 80 lits et sera dédiée à la chirurgie infantile», déclare le directeur de la santé de la wilaya de Blida. Pendant ce temps-là, le petit service de chirurgie infantile de l'hôpital Hassiba Ben Bouali est dépassé par le rush au quotidien de jeunes malades et les rendez-vous y sont souvent synonymes de parcours du combattant.
Pas d'implants cochléaires au service ORL
Environ 200 malades sont sur la liste d'attente pour bénéficier d'un implant cochléaire au service ORL du Chu Frantz Fanon de Blida. «Nous n'avons pas encore bénéficié du quota pour l'année 2019, au moment où la demande sur cet appareil augmente de jour en jour», témoigne un médecin.
Le service en question chapeaute sept wilayas et les malades qui le sollicitent prennent leur mal en patience pour espérer un jour bénéficier d'un implant cochléaire. «Nous attendons depuis le début de l'année, en vain. Mon fils est un malentendant et la solution préconisée pour lui est l'implant cochléaire. Nous prenons notre mal en patience en attendant des jours meilleurs», témoigne un père d'un enfant mal- entendant.
Maternité de Hassiba Ben Bouali : 17 000 accouchements /an pour 60 lits seulement
A la maternité du Chu Frantz Fanon, baptisée Hassiba Ben Bouali, 17 000 accouchements sont enregistrés annuellement, et ce, pour 60 lits seulement. Les malades viennent de la wilaya de Blida et des régions de Médéa, Aïn Defla et même de Chlef, pour les cas compliqués. Sur place, on constate le brouhaha et le désordre imposés par le manque de moyens.
Le chef du service gynécologie et obstétrique, le professeur Oukid, reconnaît que les femmes post-opérées sont laissées dans le couloir faute de place dans les chambres. Il déclare : «Le personnel est fatigué, pour ne pas dire à bout de nerfs ! Les parturientes sont nombreuses, mais le personnel, surtout paramédical, est insuffisant. D'ailleurs, il est plus facile pour nous de recruter un médecin qu'un technicien anesthésiste ou une sage-femme.
Ajouté à cela l'exiguïté de la clinique par rapport au nombre important de parturientes». Pour notre interlocuteur, «le mécontentement des parturientes et de leurs familles est légitime, mais une chose est sûre, nous faisons de notre mieux pour sauver les vies humaines». Le professeur Oukid espère qu'avec le fonctionnement prochain du bloc opératoire de la maternité d'El Affroun les choses vont certainement s'améliorer et que le grand rush vers l'unité centrale de Hassiba Ben Bouali va diminuer.
«Nous envisageons aussi de coordonner avec les maternités de l'intérieur du pays à travers un travail de jumelage afin de développer la prise en charge médicale dans les endroits reculés», a-t-il insisté. Et de poursuivre : «A Blida, il y a aussi le problème de la clinique appartenant aux Sœurs de la charité, qui ne dispose pas d'un bloc opératoire, donc pas de césariennes et pas de prise en charge des cas compliqués au niveau de cet établissement.
Ces cas sont orientés vers l'hôpital. Malheureusement, la clinique en question dit ne pas avoir les moyens nécessaires pour s'offrir un bloc opératoire.» Notre interlocuteur rappelle que l'actuel siège de la maternité hospitalière de Blida était à l'origine une maison de repos appartenant au secteur de la solidarité nationale. Mais en 1984, la bâtisse a été cédée au secteur de la santé pour en faire une maternité.
«Il faut dire que nous avons beaucoup de mal à gérer la structure vu qu'elle ne se prête pas aux hospitalisations. Beaucoup de couloirs et de véritables labyrinthes qui rendent la maternité difficilement fonctionnelle. L'idéal est de la raser et de construire à la place une maternité digne de ce nom, avec une architecture adéquate», propose-t-il. Il espère surtout que les hauts responsables du secteur de la santé puissent trouver une solution aux prestations médicales dans les cliniques d'accouchement privées à travers la contractualisation.
«Cela permettra aux parturientes d'accoucher chez le privé sans payer un sou, du moment que c'est la Caisse d'assurance sociale qui la prendra en charge. On cite l'exemple réussi des cliniques d'hémodialyse, où le malade subit ses séances sans payer directement la clinique, du moment que ce sont les assurances sociales qui payent les frais liés à l'hémodialyse. Cela minimisera sans doute la forte pression sur les cliniques publiques».
Trois infectiologues crient à l'injustice
Trois infectiologues du secteur public crient au scandale ! Ils considèrent que leur affectation vers l'hôpital de Boufarik pour y effectuer des gardes contre leur volonté est «scandaleux». «Du jour au lendemain, on nous oblige à assurer des gardes au service infectieux de l'hôpital de Boufarik, alors que la loi est claire dans sens. Le dernier mot revient au médecin, c'est à lui de décider s'il effectue des gardes en dehors de son service initial ou pas», dénonce une infectiologue de l'hôpital Tirichine de Blida (ex-Faubourg).
Sa consœur de l'hôpital d'El Affroun ajoute : «Déjà nous sommes dépassés par le travail là où on est. Nous faisons de la consultation et de la prévention. Nous sommes aussi polyvalents, touchant à d'autres spécialités, comme celle liée au pied diabétique. Même le conseil scientifique de nos hôpitaux respectifs est contre la décision de la direction de la santé de la wilaya de Blida relative à ces histoires de gardes à l'hôpital de Boufarik, jugeant que nos efforts doivent être consentis dans nos établissements initiaux.»
Pour le directeur de la santé de la wilaya de Blida, la décision liée aux gardes à l'hôpital de Boufarik reste maintenue. «A Boufarik, il a été décidé la création d'un pôle en infectiologie, d'où l'intérêt d'assurer, 24/24, une bonne prise en charge dans cette spécialité dans le but d'éradiquer d'éventuelles infections à temps». Les médecins contestataires ont reçu des avertissements de la part de leur tutelle, mais ils continuent à camper sur leur position. «Les textes de loi sont pourtant bien clairs. La décision finale revient au médecin et non à l'administration», concluent-ils.


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