La paisible commune de Bougara, relevant de la daïra de Hamadia, vit ces derniers jours au rythme d'une insurrection qui ne fait qu'accentuer le désarroi de ses 10 000 habitants. Dépités par ce qu'ils appellent «l'exclusion et la marginalisation en matière de développement», les protestataires ont cadenassé, pour le quatrième jour consécutif, le siège de la mairie et ont «invité», dans une déclaration de presse, les pouvoirs publics à «relever les élus d'une assemblée» dont les membres auraient trahi le contrat moral qu'ils avaient conclu avant la dernière élection locale. Les habitants de Bougara, si l'on se fie aux déclarations de certains protestataires, «vivent reclus de par le manque criant en équipements publics», et dans une certaine mesure, sont victimes de l'inefficacité de quelques services dans les secteurs de l'éducation, la santé et l'absence de moyens de transport. La commune ne dispose pas d'une bonne couverture médicale, ses habitants sont obligés de rallier la wilaya voisine, Tissemsilt, pour certaines urgences, le centre médical n'étant pas pourvu de moyens humains conséquents. Les villageois souffrent aussi d'autres problèmes plus préoccupants, comme la pénurie d'eau, le transport scolaire pour les élèves, l'absence d'électrification dans certaines contrées et la non-prise en charge des préoccupations citoyennes en matière d'habitat rural. Sur une offre publique de 40 unités en matière d'habitat, il y a eu 1400 demandes ! Nous avons pu joindre au téléphone le chef de daïra de Hamadia, autrefois plus coopératif et prolixe, mais à nos préoccupations, ce dernier a répondu qu'«il était occupé». Sans commentaire !