On sait que les (vrais) comptes-rendus du procès TSH de Toufik-Tartag, Saïd de son prénom et Hanoune de son nom, vont mettre du temps à arriver à l'oreille commune. On sait aussi que Gaïd Salah va faire un nouveau discours et va peut-être évoquer ce jugement dont il est le générateur, et utiliser son élément de langage récurrent «les résidus de la bande», en l'occurrence el 3issaba, qui continue à activer pour faire du mal à ceux qui font du bien. Ce qui sert de justificatif pour toutes ses actions, évidemment prises en fonction du degré de nuisance de la bande, mais qui rappelle le «terrorisme résiduel» des années 1990, aveu d'impuissance d'un côté, mais surtout alibi pour toutes les restrictions. Le général n'a pas tort, sauf que ces résidus ne sont pas dans les rues, les journaux et les groupes d'opposition, mais bien à l'intérieur de l'Etat, dans les directions, les wilayas et les ministères, toujours en poste et ne croient ni en l'égalité, en la démocratie, aux omégas 3. Mais le général au moins peut-être y croit-il, dans sa vision manichéenne du monde divisé en deux, les cow-boys contre les indiens, militaires contre civils et fax contre téléphone mobile. Par contre, l'un de ceux décrit comme un proche, Tliba, toujours libre comme l'oiseau, seul suspect à ne pas avoir renoncé à son immunité, a travaillé sa contre-attaque sur le même thème. Pour lui, c'est «la bande» qui veut le mettre en prison, alors qu'il n'a fait qu'acheter sur le mode libéraliste un emploi à 7 milliards au magasin Ould Abbès & sons. Cette défense pose un problème, qui est alors la 3issaba dont parle Gaïd Salah, le peuple et Tliba ? Est-ce la même ? Combien y en a-t-il ? Ce qui est sûr, c'est que Bouteflika, Abdelaziz de son prénom, qui a généré tout ça ou du moins laissé prospérer, n'est pas inquiété par la justice, alors qu'il aurait dû être convoqué, au moins comme témoin. D'ailleurs, même le général devrait aller comme témoin pour expliquer comment il a été obligé d'obéir à la bande contre son gré.