Ali Fawzi Rebaine, président du parti Ahd 54, ne prendra pas part à l'élection présidentielle du 12 décembre prochain, alors que dans un passé récent il défendait l'option d'aller vers une élection dans les plus brefs délais. Rebaine, qui n'a jamais perdu espoir de présider un jour aux destinées de l'Algérie, rejette le recours à une élection dans le contexte actuel et sans la réunion de toutes les conditions. Fils de chahid et de la célèbre moudjahida Fatma Ouzegane, décédée le 25 janvier 2018, issu d'une famille de révolutionnaires de la première heure, nationaliste convaincu, l'homme n'a jamais boycotté la présidentielle. Sa participation à l'élection présidentielle est pour lui une autre façon de mener la lutte et le combat. Rebaine, qui partait à la conquête d'un pouvoir confisqué depuis 1962, se présentait comme l'alternative au système qu'il a combattu durant des dizaines d'années. L'avènement du hirak a suscité en lui l'espoir d'une nouvelle ère, un changement dans le fond et la forme. Malheureusement, après 30 vendredis de manifestations, il s'est rendu à l'évidence que le pouvoir est resté fidèle à lui-même et que les pratiques de l'ancien système sont de mise. Contacté, Fawzi Rebaine estime qu'il est un enfant du peuple et qu'il adhère et épouse l'ensemble des revendications et slogans scandés chaque vendredi depuis le 22 février dernier. «Ahd 54 était partisan de la nécessité d'organiser une présidentielle dans les plus brefs délais, mais les arrestations arbitraires des manifestants, le verrouillage des médias et de tous les espaces d'expression ainsi que la fermeture, récente, de la capitale, sont des conditions qui compliquent l'organisation d'une telle échéance», explique le président de Ahd 54 qui dénonce l'entêtement du pouvoir qui étouffe toute voix discordante et qui s'acharne contre un peuple qui manifeste pacifiquement. Pour Rebaine, toute mesure unilatérale ou fait accompli sera d'aucune utilité. C'est l'échec cuisant, puisque le dernier mot revient au peuple, qui a dit son mot durant 31 semaines. «Le peuple ne veut pas d'une élection qui verra la reconduction des résidus de l'ancien système. Le peuple rejette cette élection et cela peut être considéré comme un référendum indirect à travers lequel le peuple algérien a exprimé son rejet de cette élection».