Pour marquer la Journée nationale de vulgarisation agricole, la Direction de l'agriculture de Biskra a organisé à la maison de la Culture Redha Houhou, une exposition des produits agricoles de la wilaya redevenue en quelques années un des pôles agricoles les plus importants du pays. En effet, ses marchés de gros reçoivent des négociants et des commerçants de toutes les régions d'Algérie. Des organismes étatiques et professionnels ainsi que des instituts et des assureurs et revendeurs d'intrants, de matériels et d'appareillages activant dans le domaine agricole, ont aussi été invités à animer des stands afin de vulgariser de nouvelles méthodes culturales, à se diriger vers le bio et à moderniser leurs exploitations agricoles. Profitant de la présence du wali, Ahmed Kerroum, des exposants n'ont pas manqué cette occasion pour signaler l'ampleur de leurs tracas et difficultés à développer leurs créneaux pénalisés par des déficiences «imputables, en premier lieu, à la rareté des sources de financement et aussi au caractère familial et traditionnel des activités des agriculteurs peinant pour la plupart à s'inscrire dans un processus industriel requérant un haut degré de technicité, des budgets conséquents et des acteurs de la filière agricole formés et conscients des enjeux socioéconomiques sous-tendant leur travail», a souligné Messaoud Guemari, président de la Chambre agricole de Biskra. Ainsi, des aquaculteurs et de jeunes volontaires qui se sont lancés dans l'aquaponie, soit la production simultanée de produits agricoles et de différents types de poissons d'eau douce avec l'utilisation de l'eau des aquariums et des bassins, se sont plaints de l'indisponibilité de terrains pour y implanter leurs projets demeurant au stade de l'expérimentation. «J'attends depuis des mois un terrain pour entamer la production de plantes médicinales et culinaires et de Tilapia rouge. Les entraves administratives et pécuniaires sont décourageantes, mais je garde l'espoir de pouvoir concrétiser mon projet. Les clients ne manquent pas. C'est la production qui fait encore défaut», a confié un jeune de Chetma. Des activités en perte de vitesse Des passionnés d'apiculture ont mis en avant le fait que cette activité ancestrale était en perte de vitesse du fait de l'appauvrissement des sites recelant des végétaux mellifères et de la difficulté de se procurer des produits phytosanitaires pour éviter de voir leurs ruches décimées par des maladies. Ceux-ci préconisent de planter tout autour de Biskra des champs de fleurs et de plantes endémiques destinées à satisfaire les butineuses «nous fournissant le miel et la gelée royale qui est un produit aux qualités curatives, alimentaires et nutritives reconnues», a rappelé un membre de l'association des apiculteurs de Biskra. Par la voix de leur représentant, les oléiculteurs ont réclamé que la variété d'oliviers dénommée «Biskria», laquelle fournit une excellente huile, notamment dans la commune de Loutaya, soit incluse dans la nomenclature nationale officielle des plantes alimentaires productives. «Nous produisons une excellente huile d'olive appréciée par tous les connaisseurs. Mais celles-ci sont issues d'un fruit qui n'a pas de reconnaissance parce qu'il n'est pas dument répertorié et inscrit dans le registre national. Cela nous pénalise dans le sens où nous ne pouvons pas prétendre à une labellisation de notre produit, ni à une Indication géographique localisée (IGL) susceptibles de nous ouvrir de nouveaux marchés extérieurs», a expliqué le président des producteurs et transformateurs d'olives de la wilaya qui a émis le vœu de voir les collectivités locales, les cantines scolaires et les entreprises dotées de réfectoires de se ravitailler en huile d'olive locale. À noter que cette journée consacrée à la vulgarisation agricole s'est terminée par le lancement d'un vaste plan de reboisement de plusieurs sites et périmètres du domaine public identifiés et aménagés par la direction des forêts de Biskra.
