D'anciens moudjahidine ont témoigné que la Wilaya III historique fut la base de déclenchement de la révolution, militairement et politiquement. A l'occasion de la commémoration du 65e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale, un riche programme d'activités a été élaboré par les autorités locales, l'Organisation des moudjahidine et le mouvement associatif. Au chef-lieu de wilaya, les journées de jeudi et vendredi ont été marquées par des conférences-débats sur l'histoire de l'Algérie, des expositions d'archives et de photographies, des projections cinématographiques, en plus de la décoration d'un groupe d'anciens maquisards, dont Hachour Mohand Ouramdane, secrétaire général du bureau de wilaya de l'ONM, Si Ouali Aït Ahmed, ancien officier de l'ALN, la moudjahida Saoudi Mezhoura, ainsi que des enfants et veuves de chouhada. A la maison de la Culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, l'association des enfants de moudjahidine, présidée par Rabah Mouloudj, a organisé une conférence animée par Ameur Hadj Mhand, dit «Mhand Iakouren», chef de bataillon à la wilaya III historique et Nait Slimane, professeur d'histoire. Lors de son intervention, Ameur Hadj Mhand dira que c'est le 1er Novembre 1954 qui a donné une identité au peuple Algérien. Il a estimé en outre que la wilaya III historique fut la base de déclenchement de la révolution militairement et politiquement. «Tout est parti d'ici. Quelque 160 combattants ont été envoyés vers Boufarik, Alger et la Mitidja afin d'y activer. La Kabylie était l'un des bastions les plus importants ayant tenu tête aux forces coloniales. D'ailleurs, la France a tout fait pour neutraliser cette région, notamment lors de l'opération Jumelles, où l'armée coloniale avait mobilisé des milliers d'hommes et des armes sophistiquées, des avions et des hélicoptères afin d'isoler les maquis de l'ALN de la population et tuer la révolution», a témoigné Ameur Hadj Mhand. L'historien Naït Slimane a donné un aperçu sur l'organisation de la lutte armée dans la wilaya III et le congrès de la Soummam, tenu le 20 avril 1956 à Ifri (Béjaia), qui a permis la restructuration de la Révolution. Les intervenants ont mis en relief l'importance que revêt ce genre de rencontres en vue de faire connaitre aux jeunes générations la véritable histoire de la Révolution de Novembre 1954.
