La forêt du Sahel de Zemmouri El Bahri est aussi célèbre pour cette partie est de Boumerdès que l'était celle de Sidi Fredj pour la capitale. Un havre de paix où les familles d'antan se ressourçaient à l'ombre d'arbres protecteurs aujourd'hui menacés de disparition. En effet, les agressions avec des coupes sauvages se multiplient transfigurant ainsi le bois qui, à l'origine s'étendait sur 1000 hectares et dont il ne reste que quelques réminiscences que des nostalgiques veulent à tout prix préserver. Pourtant, la forêt possède un riche écosystème. «Elle est censée se trouver sous la protection de la conservation des forêts. Mais où sont les agents ?», s'interrogent des riverains. "Bientôt, on verra le béton si le rythme de la déforestation sauvage continue à cette cadence», s'inquiète un écologiste averti. Une commission de l'APW de Boumerdès, qui s'est déplacée sur les lieux suite aux alertes de citoyens, a dressé un rapport circonstancié mais, en aparté, certains de ses éléments reconnaissent leur impuissance. Depuis 2018, plusieurs écrits sont restés lettres mortes. Le voisinage, lui, a sa petite idée sur la question : «Des complicités de certains responsables avec la maffia du foncier existent. Car il est impossible d'abattre des arbres sans que les patrouilles ne s'en aperçoivent.» D'autres personnes veulent minimiser les dégâts : «Ce sont des jeunes qui auraient eu des autorisations pour effectuer des aménagements dans l'objectif d'organiser une activité». En l'absence de réaction des autorités, une menace réelle pèse sur la forêt du Sahel.