La pandémie du Sars-CoV-2 a bien bousculé l'ordre des priorités sur la feuille de route des pouvoirs publics. Les «contradictions» relevées par les élus de l'APW de Béjaïa dans un rapport présenté lors de la dernière session extraordinaire, énumérant les lacunes dans la gestion du secteur et les retards dans la réalisation des infrastructures sanitaires ont également permis aux autorités de prendre au sérieux l'ampleur du sous-développement de ce secteur. Ainsi, sur les trois hôpitaux en voie d'achèvement, à savoir l'EPH de Tazmalt, le centre de santé mentale de Oued Ghir et l'EPH de Souk El Tenine, seul ce dernier a bénéficié de l'attention de l'administration pour le moment. La mise en service de l'EPH de Souk El Tenine est restée depuis des années otage d'un «litige entre la direction des travaux publics et la Sonelgaz qui a retardé son raccordement en électricité, laquelle est assurée par un bronchement provisoire». Selon l'administration, ce litige «a été réglé après l'intervention du wali», mais il reste l'accélération des travaux de voirie et des réseaux divers, notamment le raccordement au réseau de gaz naturel. En attendant le lancement des travaux, la direction de la Santé a «entamé l'opération d'équipement du nouvel hôpital de 60 lits de Souk El Tenine», selon la cellule de communication de la wilaya. Des lits et des couvertures, ainsi que du mobilier ont été acheminés vers cette nouvelle structure qui devrait servir dans ce contexte de pandémie d'espace d'isolement et de traitement des cas suspects et contaminés par la Covid-19. Le recours à cette option est de nature à soulager le centre hospitalier universitaire Khelil Amrane et les cinq autres établissements publics hospitaliers qui ont été obligés de transférer des services vers d'autres structures, d'annuler ou/et d'ajourner des interventions chirurgicales et des séances de chimiothérapie et de fermer quelques services afin de les transformer en pavillon Covid-19.