Le champion olympique algérien du 1500 m, Taoufik Makhloufi, débutera, cette semaine à Souk Ahras ou Bouchaoui (Alger), la préparation des JO de Tokyo. C'est ce qu'il a révélé lundi soir lors de l'émission «Mondial sport» de la Radio Chaîne 2. Le spécialiste des courses de demi-fond, qui était accompagné de son manager Mohamed Azzoug, a indiqué que son objectif lors de cet événement sportif international majeur, qui a été finalement reporté à l'été 2021 (du 23 juillet au 8 août) en raison de la pandémie de coronavirus, est de décrocher une médaille. Revenant sur sa mésaventure en Afrique du Sud, où il était bloqué durant plus de quatre mois, le triple médaillé olympique a confié que les conditions n'y étaient pas faciles. «Je me suis bien préparé jusqu'à l'annonce, le 24 mars dernier, du report de ces JO. Mon programme a été chamboulé car je ne savais pas s'il fallait continuer à s'entraîner en prévision d'éventuels meetings et s'il y aurait une reprise normale après la Covid-19, qui se propageait dans le monde. Les choses n'étaient pas claires et les conditions n'étaient pas faciles non plus. Je me suis entraîné dans une ville située à deux heures de route de Johannesburg. Après confinement à domicile, j'ai rallié cette ville pour me rapprocher de la capitale et de l'aéroport afin d'être prêt pour le retour. Le cri de cœur que j'avais lancé, comme dernière étape, pour alerter sur ma situation n'avait pas trouvé d'écho. Coupé du pays et des miens pendant plus de 4 mois, c'était une dure épreuve pour moi. Une mihna (misère, ndlr). Psychologiquement, j'étais très éprouvé», a raconté Taoufik Makhloufi, qui était alors en stage commun avec les athlètes français sous la conduite du coach Philippe Dupont. Encore très affecté par ce qu'il avait d'endurer pendant son «exil» forcé, l'invité de Amar Ouksili a ajouté qu'il était rentré au pays très fatigué moralement et que cela avait impacté sa vie d'athlète. «Dieu merci, l'essentiel est que je serai de nouveau avec mon groupe pour des stages.» MAKHLOUFI MILITE POUR UN CENTRE DE PREPARATION EN ALGERIE A la question relative à son plan de préparation en prévision des JO, la star de l'athlétisme algérien a souligné : «Nous effectuons des stages durant toute l'année, en altitude et au niveau de la mer. Je n'ai pas encore tracé de plan de préparation. A vrai dire, mon programme était déjà en route puisque cela fait 10 ans que je travaille.» Pour le manager de Makhloufi, la reprise du chemin des entraînements est en bonne voie. «Il débutera cette semaine. L'entraîneur l'a appelé pour lui demander d'entamer l'entraînement d'entretien, en attendant des stages un peu plus poussés pour mettre le train en marche. Dupont est un expert en la matière. Il a obtenu de très bons résultats. Il va lui tracer le planning annuel des entraînements.» Mohamed Azzoug a observé, par ailleurs, que le volet mental joue un rôle prépondérant dans la préparation des échéances sportives. «C'est important ! C'est pour cette raison qu'il faudrait qu'un athlète de ce niveau-là soit assisté par un psychologue. Et comme Makhloufi n'en a pas, ça arrive qu'il m'appelle la nuit pour discuter pendant 2 ou 3 heures. Taoufik voulait une oreille attentive, notamment quand il était bloqué en Afrique du Sud. C'est comme ça un athlète de haut de niveau, il est imprévisible, parfois il est en bonne forme et parfois il fléchit. Et si le mental en prend un coup, ce ne sera pas une bonne chose pour l'athlète», précise-t-il. L'athlète algérien, médaillé d'or aux Jeux olympiques 2012 sur le 1500m, a estimé que tous les moyens et les conditions sont réunis en Algérie pour mener une bonne préparation. Toutefois, il demande aux autorités de réaliser un centre de préparation dédié spécialement à l'athlétisme. Sur un autre volet, il a exprimé ouvertement son soutien à la candidature de Hemad aux élections du Comité olympique algérien, prévues le 12 septembre au siège du COA à Ben Aknoun.
