L'industrie automobile européenne a averti, hier, qu'un échec des négociations sur un accord post-Brexit entre l'UE et le Royaume-Uni infligerait une chute des échanges commerciaux de 110 milliards d'euros sur cinq ans à une filière déjà frappée par la crise sanitaire. Au total, 23 organisations de l'industrie automobile en Europe ont appelé ensemble lundi «l'UE et le Royaume-Uni à sécuriser sans délai un accord de libre-échange ambitieux», dans un communiqué commun. Cet appel intervient au terme d'une semaine d'intenses frictions entre Londres et Bruxelles, qui fait craindre un échec des négociations, à 15 semaines de la fin de la période de transition du Brexit, fixée au 31 décembre prochain. En cas d'échec, la perte commerciale estimée à 110 milliards d'euros sur cinq ans d'ici à 2025 s'ajouterait à environ 100 milliards d'euros de perte de production déjà infligée cette année à la filière par la pandémie de coronavirus. Elle serait une menace pour un secteur qui représente au total 14,6 millions d'emplois britanniques et européens, soit un emploi sur 15 dans la région, avertissent les signataires, parmi lesquels figurent notamment l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA) ainsi que les principales organisations nationales, comme le CCFA en France, le VDA en Allemagne ou le SMMT au Royaume-Uni.