C'est un remake de l'expérience menée au milieu des années 1980 qui se répète, mais, semble-t-il, avec beaucoup plus de maturité. Tout le monde se souvient de cette banane, la petite naine, qu'on retrouvait sur tous les étals des marchés de la région à partir de 1986 avant de disparaître quelques années plus tard. Si auparavant cette culture se faisait sous des serres classiques qui ne permettaient pas la plantation de plants de plus de 3,5 m de hauteur, cette fois-ci avec l'introduction de la multichapelle, la hauteur est désormais relevée jusqu'à 6,30 m. Yacine Zeddam, secrétaire général de la chambre de l'agriculture, évoquera l'introduction des serres maraîchères dans la wilaya pour combler la faiblesse de la SAU (surface agricole utilisée), une démarche anéantie par l'arrivée, ces dernières années, des extra-primeurs du sud du pays, qui entreront en production dès le mois de février, alors que la production locale ne sera disponible qu'à partir de mars, et avec un prix moins attractif pour l'agriculteur. «Avec le souci de capitaliser le savoir-faire, cette situation a favorisé l'introduction de la première multichapelle en 2011 dans l'exploitation de Belkacem Bouchemal dans la commune de Jijel. Seulement, avec un prix de 6500 DA par hectare, cet équipement revenait très cher. Et c'est ainsi que renaît l'idée de production de la banane avec des jeunes ayant bénéficié de crédits de l'Ansej ou de la CNAC», ajoutera-t-il. Le montage de ces projets a été favorisé par la baisse du prix à 3300 DA/ha, puisque le bananier ne nécessite pas les équipements classiques comme l'extracteur, le chauffage... «Pour relancer la production, nous avons pensé qu'il fallait aussi proposer un produit aussi grand que celui de l'importation», précisera M. Zeddam. Notre interlocuteur affirmera fièrement que les résultats sont actuellement satisfaisants, notamment pour les jeunes Fedsi et Bouhama qui sont déjà entrés en production. Les autres exploitations qui produisent de la banane sont celles de M. Bouchemal et celle de Redouane Rouibah avec une superficie globale actuellement de 4 à 5 hectares, essentiellement du côté de Djimar dans la commune de Chekfa. «Pour relancer la production, nous avons pensé qu'il fallait aussi proposer un produit de même taille que celui de l'importation. L'objectif actuel est de créer un pôle banane dans la région et de développer des unités spécialisées dans les chambres froides avec, notamment, la sensibilisation des demandeurs de crédits CNAC», notera Yacine Zeddam. Par ailleurs, et avec le climat humide de la région, une expérience en plein champ sera menée pour voir le comportement du bananier. Advertisements
