Un nombre remarquable de présumés coupables de ces infractions représentant des gérants de sociétés et des employés ou cadres d'agences bancaires de différentes banques sont poursuivis, chacun selon son niveau d'implication, pour plusieurs chefs d'inculpation. Une grosse affaire liée au transfert illégal de devises vers l'étranger est prévue pour être jugée prochainement à Oran. Un nombre remarquable de présumés coupables de ces infractions représentant des gérants de sociétés et des employés ou cadres d'agences bancaires de différentes banques à Oran et à Relizane (une agence) sont poursuivis, chacun selon son niveau d'implication, pour plusieurs autres chefs d'inculpation dont association de malfaiteurs, faux et usage de faux, participation à l'infraction de change ou négligence ayant entraîné un détournement de deniers publics. Cette affaire instruite par le pôle spécialisé d'Oran a mis en évidence la constitution d'un réseau formé d'une douzaine de sociétés pour effectuer des opérations d'importation qui se sont avérées fictives et dont le but était seulement de contourner la loi pour transférer vers l'étranger et acquérir des devises. L'expert désigné par la justice a estimé les montants transférés à plus de 20,83 millions d'euros, pour ce qui est de la monnaie européenne, et à plus de 5,73 millions de dollars pour les opérations effectuées en monnaie américaine, le tout équivalant à plus de 2,68 milliards de DA. Les enquêtes menées par la justice ont révélé l'usage de fausses déclarations de douanes (D10) en plus d'autres faux documents, dont ceux liés à l'accompagnement du transport de marchandises. Ce sont d'ailleurs les doutes émis par une des banques mères à Alger concernant une transaction datant de 2014 et effectuée par une des sociétés incriminées via l'agence oranaise de la même banque qui ont été à l'origine de l'enquête préliminaire menée à Oran par la police judiciaire (brigade économique et financière). Il s'est avéré que la déclaration en question était remise directement à l'agence bancaire domiciliataire par le gérant de la société alors qu'elle devait être, selon la réglementation, transmise de manière officielle par voie postale. Après vérification, le document s'est donc avéré être un faux. Le même gérant devait ensuite reconnaître qu'il avait reçu l'offre de créer la société d'importation par une tierce personne en lui promettant d'être rétribué à chaque opération. Ce procédé a été généralisé et c'est ce que les enquêtes ultérieures ont révélé. Des prête-noms ont été utilisés pour la création de sociétés n'ayant donc d'existence que sur papier. Les gérants de celles-ci acceptaient de signer des documents moyennant des rétributions pour chacune des opérations d'importation qui finalement se sont avérées fictives car on n'a trouvé aucune trace de contrepartie matérielle (marchandise) rentrée sur le territoire national. Derrière tout ce trafic apparaît le nom d'un homme répondant aux initiales B. B. et au sobriquet «El Ghilizani», qui était déjà bien auparavant poursuivi pour des faits similaires. Il est déclaré en fuite mais un mandat d'arrêt international a été émis à son encontre. Grâce à des complicités avec des cadres à l'intérieur des agences bancaire, et pour ne pas éveiller les soupçons, il était par exemple présenté aux employés comme étant le comptable des sociétés en question. Parmi les autres mis en cause cités dans cette affaire, certains sont en détention provisoire et d'autres sous contrôle judiciaire. Advertisements