Le wali de Constantine, Ahmed Abdelhafid Saci, a proposé la création d'une nouvelle fédération de la société civile. Cette idée a été annoncée lors d'une rencontre organisée, jeudi dernier, à la maison de la Culture Malek Haddad, intitulée «Mise en œuvre des mécanismes de la démocratie participative des autorités locales et les acteurs de la Société Civile». «Le but est de fédérer toutes les associations afin que les efforts déployés soient plus pratiques ; cette fédération va organiser, encadrer et établir des dossiers clairs sur les associations, afin de communiquer avec elles», a déclaré le wali dans son intervention. Il a avoué qu'il ne peut pas recevoir toutes les associations de la wilaya individuellement pour débattre de leurs problèmes. Cet aveu et la proposition ont suscité beaucoup de réactions chez les présents, en divisant le mouvement associatif entre adhérents et opposants. Les premiers ont applaudi cette idée, estimant qu'il temps de se réunir «pour le bien du citoyen». L'autre partie a balayé d'un revers de la main cette proposition, la qualifiant d'une stratégie pour «politiser» le mouvement associatif, voire préparer les élections. Plusieurs présidents n'ont pas manqué d'exprimer leur colère. «Il est impossible de créer cette fédération, parce qu'il y a beaucoup de lacunes à régler. Il s'agit de la mauvaise organisation, le manque de formation et le mauvais encadrement», a fulminé Djalel Fakroun, président d'une association. Pour sa part, Abdellah Behri, président d'une association, juge que la relation entre la société civile et les autorités locales est très fragile, appelant à corriger ce lien comme une première action. Plusieurs présidents d'associations ont largement débattu du manque de formation des membres de ces organes et la coordination entre eux sur terrain. Certains ont également appelé à exiger la feuille de route de chaque association, impliquer ces mouvements dans la prise de certaines décisions et des projets. Un assainissement exigé Toujours dans le même contexte, de nombreux intervenants n'ont pas hésité à critiquer «la politisation» des associations, ce qui a ébranlé la confiance entre le citoyen et le mouvement associatif. Les communicants avaient appelé à une opération d'assainissement de la société civile épargnant les personnes qui ont des affaires en justice ou adhérentes dans des partis politiques. Quelques présents estiment que le rôle du mouvement associatif est caritatif. «Le but est d'activer pour l'intérêt du citoyen sans rien demander en retour et mener un travail sur terrain», souligne l'un des présents. Ces réactions visant des personnes précises ont rendu l'atmosphère plus tendue. L'un des intervenants a accusé certains représentants «des associations de voyous». Mais le conclave a vite dévié de son principal thème. Plusieurs associations ont profité de l'occasion pour soulever les contraintes administratives et les problèmes rencontrés sur le terrain. On citera, entre autres : «l'interdiction des associations d'accès à l'administration, l'interdiction d'assister aux sessions des APC qui se tiennent souvent à huis clos, l'insécurité lors de leurs interventions sur terrain, en plus des menaces et des agressions à l'encontre des présidents qui dénoncent des dépassements, ainsi que le manque d'application des lois la plupart du temps à cause d'une note établie par des hautes instances, ce qui est jugé d'absurde.» A la fin, le wali a invité les associations à réfléchir sérieusement sur sa proposition, en essayant d'expliquer que son but est de pouvoir recevoir toutes leurs requêtes et cerner ce secteur. Advertisements