Des investisseurs regrettent d'avoir consenti un important effort financier pour se retrouver dans une telle situation, cinq ans après avoir bénéficié de leurs lots de terrain. Créée par un arrêté de décembre 2012, la zone d'activité de Beni Ahmed, qui s'étend sur une superficie de 16,8 hectares, a été conçue pour recevoir 32 lots destinés aux investisseurs. Ces derniers ont pour la plupart bénéficié d'assiettes entre les années 2015 et 2017. Si quelques bénéficiaires n'ont encore rien réalisé sur le terrain, ce qui est à l'origine de certaines annulations, ceux qui ont consenti à injecter des fonds dans leurs projets attendent toujours de voir la couleur de l'eau ou des commodités, comme l'électricité et le gaz, indispensables au lancement et au développement de toute activité. Lors d'une virée que nous avons effectuée sur les lieux, nous avons pu constater que certains investissements étaient réalisés pratiquement à 100%, alors que d'autres à des taux forts appréciables sans oublier de citer les deux qui sont déjà en activité. Sans eau, ni électricité, ni gaz ! Si pour l'eau le réseau de distribution a été réalisé, mais qu'il demeure non encore raccordé à quelques conduites d'amenée, le poste transformateur d'électricité est toujours en travaux de maçonnerie qui devraient être bientôt achevés avant de recevoir les équipements nécessaires. En effet, lors de cette visite, nous avons aussi relevé qu'une unité de torréfaction et un abattoir de volaille étaient déjà en activité, depuis janvier 2018 pour la première. Pour rentabiliser leurs investissements, ces derniers ont eu recours aux générateurs électriques, et alors que nous étions sur les lieux, nous avons remarqué que l'abattoir s'approvisionnait en eau avec un camion-citerne. Autre souci pour cet espace mitoyen avec la route menant au CET (Centre d'enfouissement technique) de Beni Ahmed, les déversements d'ordures et autres déchets par certaines personnes indélicates dans un coin de la zone d'activité et le long d'une partie du chemin vicinal n°3 desservant ledit CET. Plusieurs secteurs au frigo Cette zone d'activité qui devait initialement générer 993 postes de travail, demeure jusque-là d'un calme inapproprié. En effet, si les choses étaient allées comme il se devait, ça aurait pu créer déjà une multitude de créneaux qui seraient en pleine activité comme les transformations du plastique, du liège, des grignons d'olive et de caroube, la torréfaction, la fabrication navale, celle de produits de nettoyage, de verre et de chambres froides, la menuiserie industrielle, la conversion au GPL et au GNC, la fabrication de panneaux photovoltaïques, d'articles scolaires, et de bureaux, de confection de prêt-à-porter, d'une laiterie et un abattoir industriel de volaille. Depuis sa création à l'époque de l'ex-wali Ali Bedrici, cette zone a déjà vu défiler deux walis avant l'actuel, Abdelkader Kelkel. On mentionnera que lors de notre visite, nous sommes tombés sur une délégation composée de représentants de plusieurs secteurs qui faisait inspecter les différents projets de cette zone d'activité. En visite sur les lieux en novembre 2016, l'ex-wali Larbi Merzoug avait invité les investisseurs à lancer leurs projets au plus vite sans attendre la fin des travaux d'aménagement, qui étaient alors réalisés à 65%. Beaucoup ont suivi ce conseil, mais certains regrettent amèrement d'avoir consenti un tel effort financier pour se retrouver aujourd'hui dans une telle situation, cinq ans après avoir bénéficié de leurs lots de terrain. Les autorités doivent désormais prendre le taureau par les cornes pour redonner du souffle à des investisseurs coincés entre les crédits bancaires et les mises en demeure administratives. Advertisements