Contradictions entre les médecins, arrogance manifeste à l'adresse des patients et leurs proches, disparition des injections et suivi aléatoire, refus d'admission des malades et menaces de recourir à la justice en cas de reproche ou de demande d'assistance, absence des responsables hiérarchiques... tel est le canevas de doléances retenues par les proches des malades contre le staff médical et paramédical de l'hôpital Ibn Rochd où des malades atteints d'AVC (Accident vasculaire cérébral) subissent une négligence et une prise en charge approximative. La famille Hasnaoui, l'une des quatre victimes desdits comportements raconte ici ses souffrances : «Notre mère, une septuagénaire atteinte d'hypertension, a été victime le 21 janvier d'un AVC qui nécessitait son admission à l'hôpital, selon son médecin traitant. Laquelle admission lui sera refusée au service des urgences de l'hôpital Ibn Rochd sous prétexte que ce cas était bénin et ne nécessitait guère la mobilisation du staff urgentiste. Quelques heures après, la situation de notre mère a empiré si bien qu'elle fut difficilement reconduite vers ledit service des urgences. Admise après intervention extra-hospitalière dans une situation critique, elle sera placée en compagnie de deux autres patientes sous contrôle médical. Depuis plus de douze jours, aucun suivi, hormis, son maintien sous perfusion, n'est assuré malgré notre insistance auprès des médecins et du groupe paramédical et, pis encore, le bromehexine, un médicament recommandé pour son cas ne lui a pas été administré et disparaît en cours de route vers la salle où elle se trouve sous perfusion. L'un des médecins de garde n'a pas manqué de pousser la provocation à son extrême pour nous signifier qu'il s'agissait de trois personnes âgées réunies dans une même chambre et qu'il n'y a pas lieu de le déranger durant les heures de son sommeil.» Son fils, qui a promis de recourir à la justice pour entre autres griefs «non-assistance à une personne en danger», aurait déjà désigné un avocat pour un dépôt de plainte. Il a ajouté : «Ma mère a survécu à son AVC, mais elle décédera à cause de la négligence et dans tous les cas nous devons savoir que tout le monde est justiciable. » Approchée par le journal à ce sujet, une responsable de la direction de la santé et de la population de Souk Ahras a déclaré qu'une commission d'enquête a été dépêchée sur instruction du premier responsable du secteur. Une affaire à suivre. Advertisements