L'Urgence médico-chirurgicale (UMC) est un établissement du secteur de la santé qui avait été implanté en face du complexe touristique Matarès à Tipasa. L'Etat avait alloué une enveloppe qui avoisinait les 500 millions de dinars, pour réaliser et équiper cette UMC. Malheureusement, depuis sa construction, aucun ministre de la Santé n'a réussi à doter cet établissement public d'un statut lui permettant d'être géré dans des conditions normales. La direction de la santé de la wilaya a opéré moult exercices pour faire fonctionner l'UMC, une sorte «d'hôpital» pour le chef-lieu de la wilaya qui, précisons-le, n'est toujours pas pourvu d'un véritable hôpital. Pourtant, l'UMC dispose d'une capacité d'accueil de 84 lits. En plus des tâches inhérentes aux urgences médicales, il existe un service de gynéco-chirurgie et un scanner fonctionnel depuis le 3 janvier 2011, suite à la visite inopinée de Djamel Ould Abbès, ministre de la Santé. Ce que l'actuel ministre de la Santé ignorait, c'est qu'il aura fallu muter un médecin radiologue de l'Etablissement public hospitalier (EPH) de Hadjout vers l'EPSP (Etablissement de proximité de santé publique) de Tipasa, «pour mettre en marche» ce scanner, installé en 2008, et qui a coûté de surcroît 41 millions de dinars. Aujourd'hui, le médecin radiologue n'est plus en mesure de faire face à la demande des nombreux malades qui nécessitent un scanner. Si le Dr. Ould Abbès se soucie de la santé des citoyens de la wilaya, il faudrait doter l'UMC de Tipasa de 4 médecins radiologues et de 9 techniciens. En un mois, le médecin radiologue aura examiné seulement 90 patients. Pour un scanner neuf, c'est dérisoire. Le plus alarmant dans le secteur de la santé à Tipasa, c'est la prolifération des infrastructures de santé en zones rurale et urbaine, sans être dotées suffisamment en moyens humains et matériels. Il suffit de se rendre à l'EPH de Gouraya, qui se trouve à l'ouest de cette wilaya, une région rurale qui souffre de la misère sociale, pour se rendre compte de la situation. Les visites des ministres de la Santé dans ces polycliniques et ces hôpitaux se suivent et se ressemblent. Pour les citoyens, il ne s'agit que de mise en scène. Le déficit en personnel et la vétusté de certains équipements dans quelques infrastructures sont à l'origine de ces difficultés. Le sacrifice perpétuel du personnel de santé ne suffit plus, face aux exigences des patients. Le Dr. Djamel Ould Abbès fera-t-il mieux que ses prédécesseurs dans la wilaya de Tipasa ?
