Toufik, un jeune de 15 ans vivant avec sa mère dans la daïra d'Ighil Ali, ne possède pas de patronyme officiel. Deux tentatives d'inscription de l'enfant sur le livret de famille ont été entreprises par la maman en 2009 et 2011. Elles ont, toutes deux, débouché sur un flop. Le tribunal d'Akbou lui ayant, à chaque fois, signifié une fin de non recevoir pour cause de «manque de témoins», li-t-on dans les décisions de cette instance judiciaire. «Les deux demi frères de Toufik, personnes les mieux habilitées à témoigner, s'y opposent fermement», nous dira Yazid Djerrah, le président de l'association Ikhoulef d'Akbou. «Ces deux parents, explique-t-il, fondent leur position sur le fait que la légitimité de l'enfant, orphelin de père, serait contestable». Une hypothèse que réfute catégoriquement M. Djerrah, car «toutes les pièces du dossier prouvent le contraire», martèle-t-il. Les déboires de la maman de l'enfant ont sérieusement commencé à la suite d'une procédure en divorce intentée par son ex époux, auprès du tribunal d'Akbou en date du 19 août 1997. Une suite favorable a été réservée à cette requête par un jugement rendu le 4 mars 1998. Entre temps, le 24 décembre 1997, Toufik est venu au monde. Quinze années se sont écoulées et l'enfant n'est toujours pas inscrit au registre de l'Etat civil. À l'école, où il est scolarisé en classe de 2e année moyenne, «il n'a même pas droit à un numéro d'inscription sur son certificat de scolarité», déplore le responsable de l'association des enfants victimes de la séparation conjugale. Notre interlocuteur dit être résolument engagé à «soutenir et accompagner la mère dans toutes ses démarches, jusqu'à obtenir une identification ou, à défaut, une assimilation de nom à son fils Toufik».
