Ce dimanche, les Russes ont célébré le cinquantième anniversaire du premier vol spatial féminin. En effet, Le 16 juin 1963, deux ans après le premier vol spatial réalisé par Youri Gagarine, la Soviétique Valentina Terechkova devenait la première femme à s'être rendue dans l'espace. Elle reste à ce jour la seule femme au monde à avoir effectué un vol individuel, sans coéquipier. Néanmoins, comme Gagarine, Terechkova n'a volé qu'une seule fois. On sait aujourd'hui qu'en avril 1962, les Russes avaient sélectionné cinq femmes soviétiques dans le plus grand secret (même les familles n'étaient pas au courant) pour un vol spatial. Il s'agissait de deux ingénieurs, une institutrice, une sténographe et Valentina Terechkova, une ouvrière ayant effectué 90 sauts dans un club de parachutistes amateurs. Après un entraînement intense de sept mois, c'est finalement elle qui a été choisie pour prendre place à bord du vaisseau Vostok-6. Après avoir décollé du cosmodrome de Baïkonour, au Kazakhstan, Valentina Terechkova effectua une mission de trois jours au cours desquels Vostok-6 fit 48 fois le tour de la Terre. Elle entra également en communication avec un astronaute russe parti deux jours plus tôt à bord du Vostok-5, Bykovski, lui-même déjà en orbite. Ce n'est que bien plus tard, après la chute de l'URSS, qu'on apprendra qu'en réalité, le vol de Terechkova s'était déroulé avec de multiples difficultés. Un vol marqué par les problèmes. A l'époque, la Guerre froide sévissait encore et tous les détails négatifs étaient passés sous silence pour ne pas ternir l'image triomphale du premier vol d'une femme dans l'espace. Ainsi, «un problème est apparu le premier jour du vol», a récemment révélé Mme Terechkova lors d'une conférence de presse. «A cause d'une erreur technique, le vaisseau avait été programmé non pas pour un atterrissage, mais pour une montée» dans l'espace et il s'éloignait donc progressivement de la Terre. Heureusement, l'orbite du vaisseau a été corrigée, mais le constructeur Sergueï Korolev a demandé à l'astronaute de n'en parler à personne. «J'ai gardé le secret pendant 30 ans», confie-t-elle. Dans son rapport officiel, Valentina Terechkova indiquait que pendant le vol son scaphandre lui faisait mal à la jambe et son casque pesait lourdement sur ses épaules et lui serrait la tête. Elle a également confié avoir vomi pendant le vol. De plus, l'atterrissage a posé de sérieux problèmes, car avant même le début de l'opération de descente, les communications avec la Terre se sont interrompues, a raconté le général soviétique Nikolaï Kamanine qui gérait à l'époque le secteur spatial. Lors de son arrivée sur le sol de Sibérie, après s'être éjectée de sa capsule spatiale, la jeune femme s'est écrasée le nez sur le casque. Il lui fallu donc dissimuler son hématome avec du maquillage pendant les cérémonies officielles qui suivirent. Sans compter qu'après avoir atterri, personne au centre spatial ne savait où elle se trouvait. Les sauveteurs l'ont découverte à plusieurs dizaines de kilomètres de la zone prévue, cinq heures après son atterrissage, a raconté Mme Terechkova. Un peu comme ce qu'avait connu Youri Gagarine peu avant elle. Toutefois, ce vol reste aujourd'hui l'un de ceux qui a marqué et qui continue de marquer l'histoire, confirmant la place de la Russie en tant que puissance spatiale.