S'il est un point d'achoppement entre les différentes organisations patronales, c'est la manière d'aborder leurs préoccupations lors de la prochaine tripartite. Entre ceux qui veulent faire un bilan des actions précédentes d'abord et ceux qui veulent regarder vers l'avant, il est difficile d'accorder les violons. D'ailleurs, les divergences existent au sein d'une même coordination. Le président de l'Union nationale des investisseurs (membre de la coordination du patronat algérien), Abdelwaheb Rahim, est partisan de «prendre des jumelles et regarder loin devant», plutôt que de «regarder dans le rétroviseur». Le président du FCE, Reda Hamiani, partage la même vision, allant dans le sens «d'élever le débat» pour questionner les pouvoirs publics sur «leur conception en matière de croissance économique à venir, de stratégie globale, de politique d'ensemble, la part du secteur privé…». Pour lui, la tripartite est une occasion de «rencontrer les responsables les plus importants du pays en matière de conduite économique, nous n'allons pas les embêter avec des questions qu'on a déjà abordées lors des nombreuses fois où on s'est réunis avec des membres du gouvernement, ces derniers mois». Pour d'autres organisations patronales comme la CAP, «se rencontrer pour dire qu'il faut tout effacer et repartir à zéro n'est pas possible. Il y a eu des décisions qui ont été prises. Il faut faire un bilan pour savoir où en sont les engagements signés». Pour son président Boualem M'rakech, «il faut pouvoir faire un diagnostic pour pouvoir se projeter dans l'avenir». Même son de cloche du côté du CNPA dont le président, Mohamed Naït Abdelaziz, affirme qu'il y a dans le document de déclaration générale présenté lors de la tripartite «un document annexe qui porte sur les mesures techniques et opérationnelles et à l'occasion nous allons interpeller le gouvernement sur la mise en œuvre des mesures de fond et faire une évaluation de ce qui a été fait». Même au niveau de la coordination du patronat du BTPH, on abonde dans le même sens. Mouloud Kheloufi explique que «sur les 200 mesures prises lors des tripartites de 2011, seule une quarantaine a été appliquée et le reste n'a pas vu le jour. Il faut régler cette situation, faire des propositions pour leur application sur le terrain et mettre en place des commissions locales pour assurer le suivi de leur mise en œuvre». La coordination défendra prioritairement, lors de la tripartite, les questions liées à la relance du secteur du BTPH, la formation, le partenariat avec les étrangers, la dépénalisation de l'acte de gestion, la fiscalité, la parafiscalité… La coordination du patronat algérien mettra quant à elle l'accent sur les «moyens de mobiliser les ressources internes pour créer la richesse nationale sans avoir recours aux hydrocarbures», indique Habib Yousfi, président de la CGEA. Dans ce cadre, les problèmes liés à l'amélioration de l'environnement administratif, économique et réglementaire, constitueront les axes principaux de leurs préoccupations.