La règle 51-49% relative à l'investissement étranger confirme davantage la tentation du retour de l'interventionnisme de l'Etat dans la gestion des affaires économiques. Pourtant décriée par les investisseurs étrangers qui la considèrent comme étant une entrave à l'initiative entrepreneuriale, le gouvernement algérien n'a pas l'intention de la revoir. D'ailleurs, c'est en vertu de cette loi, promulgué en 2009, que de nombreux accords de partenariat ont été conclus ou renégociés en cette année 2013. L'on peut citer le cas emblématique du complexe sidérurgique de Annaba détenu depuis 2001 à hauteur de 70% par le géant indien ArcelorMittal. L'Etat algérien a opéré une prise de contrôle majoritaire de son usine. Du coup, le changement dans la configuration du capital du complexe a permet en octobre dernier au groupe public Sider de devenir majoritaire avec 51%. Une renationalisation qui ne dit pas son nom. Le gouvernement avait aussi décidé de racheter les parts du groupe français BTK, confronté à des difficultés financières, dans le complexe industriel de montage de véhicules de Tiaret. Cette décision intervenait, selon les explications des officiels, en raison du non-respect des engagements pris par le groupe français, après la fin des délais fixés. Dans le cas de transaction de rachat de 67% des actifs la société Michelin-Algérie, les hautes autorités semblent avoir mis leur frein à cette opération, en invoquant le droit de préemption. Le patron du groupe privé Cevital parle plutôt d'une augmentation de capital et non pas d'une cession. Pour le moment, c'est le flou total. Autre accord de partenariat : l'implantation d'une usine de montage de véhicules Renault dans l'Ouest algérien, près d'Oran. La société est détenue à 51% par l'Etat algérien et 49% par le constructeur français. La construction de l'usine de montage a démarré neuf mois après la signature de l'accord entre le gouvernement algérien et son partenaire français. Le partenariat, âprement négocié depuis des années, permettra de produire, dans un premier temps, en 2014 au moins 25 000 véhicules. Le dernier accord de partenariat signé, toujours en vertu de la loi 51-49%, est celui conclu avec les Qataris. Il concerne la réalisation d'un complexe sidérurgique dans la localité de Bellara, près de Jijel d'une capacité de 4,2 millions de tonnes par an. Ce complexe, d'un coût de 2 milliards de dollars, fabriquera, à partir de 2017, notamment de l'acier plat et des aciers spéciaux.