Sa famille attend depuis des années un logement décent. Dib Salim, âgé d'à peine 14 ans, collégien au CEM Zighoud Youcef de la ville de Soumaâ (Blida), s'est suicidé, il y a quelques jours, par pendaison. Salim, un brave garçon, issu d'une humble famille, avait toujours rêvé d'un logement décent à côté de ses anciens amis d'enfance qui, eux et leurs familles ont bénéficié d'un appartement. Hélas, la famille du défunt n'a pas eu ce privilège. Pourtant, S. Dib et sa famille vivent (si le verbe vivre a un sens dans ce cas) dans une chambre précaire de 12 m², délabrée… Le père est maçon, payé à la journée. La mère de Salim est tombée malade parce que n'ayant pas bénéficié d'un logement comme ses voisins. Encore sous le choc, un résidant nous relate les faits : «Dans l'après-midi du 12 avril, Salim, comme à l'accoutumée, jouait au football avec ses anciens amis à la cité. Le soir venu, il n'est pas rentré à la maison. Il était 21h15 lorsque son frère, portable à la main en guise de torche, traversait un tout petit jardin pour regagner le domicile. Soudain, il vit une silhouette frêle et raide qui balançait, suspendue à un figuier à l'aide d'une corde : c'était le corps du jeune Salim sans vie. Son frère n'en revenait pas, il était abasourdi.» Son professeur de mathématiques ajoute : «Salim était un élève studieux, réservé et aimable, qui voulait toujours persévérer. Toute la classe le pleure. Même ses professeurs sont tous venus à son enterrement afin de lui rendre un dernier hommage.» Ce jeune garçon est parti le cœur plein d'amertume, de rêves qui ne seront jamais réalisés. Il a laissé à jamais son cartable suspendu à la poignée de la porte d'entrée. Au moment où les jeunes de son âge espèrent et rêvent d'un avenir radieux, Salim, lui, a préféré mettre fin à ses jours d'une manière atroce. «Mon fils est parti soudainement, il n'a pas pu supporter la malvie, voir son grand frère dormir ailleurs qu'à la maison faute d'espace, voir aussi sa mère malade souffrir en silence. Alors il l'a fait», regrette son père en pleurant. «A travers votre journal, je prie les autorités concernées de regarder un peu du côté de cette pauvre famille», lance un ami de la famille de la victime.