Il a toujours été victime de sa mauvaise… réputation. Une mauvaise réputation qui lui colle comme une 2e peau, mais à tort. Le fainéant est souvent qualifié d'âne et la personne stupide, aussi. La réalité est tout autre. L'âne est un bosseur et un bon exécutant. C'est dans cette optique qu'un Kurde de l'Irak a tenté de faire changer l'image de l'âne auprès de ses concitoyens. Peine perdue. Alors, il a décidé de jeter l'éponge. De ce fait, le Parti des ânes kurdes n'est plus. Las d'avoir vainement tenté de faire comprendre aux habitants du Kurdistan irakien «la nécessité de respecter les ânes», Omar Kalol a dissous sa formation. Après des années de combat, le défenseur de la cause asine a jeté l'éponge, rapporte le site Elaph. «L'âne a toujours participé aux luttes des Kurdes, il a supporté leur poids, il les a transportés le long des crêtes pendant toutes les années du militantisme kurde», s'enflamme-t-il. Toute cette abnégation n'a pas valu au baudet une once de reconnaissance. «Les ânes ont acheminé des armes dans les montagnes escarpées et transporté des responsables politiques qui ont été ingrats face à tant d'efforts», s'afflige M. Kalol. Depuis sa création, en 2005, le Parti des ânes a essuyé mille sarcasmes et l'on raille sa cause ou les singulières pratiques de ses militants. Entre eux, ses membres s'appellent «bourricot», «âne bâté» ou «vieille bourrique», selon leur ancienneté. Les sections du parti sont baptisées «écuries» et ses cellules «mangeoires». Pas d'équité pour les équidés : les politiques kurdes eux-mêmes n'ont jamais traité les amis des baudets sur un pied d'égalité, note Elaph. Le Parti des ânes a récemment refusé l'aide allouée par le gouvernement régional du Kurdistan – une misère par rapport aux fonds accordés aux autres formations. De cet âpre combat ne restera qu'une statue, érigée en 2012 à Souleimanieh : un buste d'âne en bronze. Juché sur une stèle de granite rose, l'animal arbore un costume et une immense cravate.