Peu le savent mais cette activité dénommée «logement chez l'habitant» a une existence légale depuis 2012 grâce à une circulaire émise conjointement par le ministère du Tourisme et celui de l'Intérieur. Retraité, Zine El Abidine a acquis il y a quelques années une maison à El Ançor, à deux kilomètres de la côte des Andalouses. Ne l'occupant pas encore de manière permanente, il a décidé de la mettre en location pour de courtes périodes durant notamment la saison estivale en proposant son offre sur un site Internet comme il en existe énormément à l'étranger. «C'est une amie vivant en France qui m'a mis la puce à l'oreille. La première année, tu ne payes rien et à partir de la deuxième année, tu t'acquittes de 200 euros et ta maison est sur le Net pour toute l'année», explique-t-il, un tarif acceptable vu les retombées en cas de location : pas moins de 450 euros la semaine pour la haute saison! «Les clients nationaux ne sont pas écartés mais franchement, je préfère louer pour des étrangers pour éviter tout problème d'entretien, etc.», tranche-t-il. Des offres comme celles-ci, il en existe sur Internet et les prix varient d'une période à l'autre et d'un logement à l'autre mais peuvent aller parfois jusqu'à 1500 euros la semaine quand la maison est dotée d'une piscine par exemple. La clientèle venant de l'étranger intéressée par ce type de locations est de plus en plus nombreuse compte tenu des nombreux commentaires postés sur les sites de location dont quelques-uns portent des noms significatifs comme «pasdagence.com» ! A l'échelle nationale, la formule qui consiste à louer sa maison pour de courts séjours en été existe évidemment depuis longtemps, un marché dominé par les agences immobilières ou tout simplement le bouche-à-oreille qui fonctionne encore. Peu le savent mais cette activité dénommée «logement chez l'habitant» a une existence légale depuis 2012 grâce à une circulaire émise conjointement par le ministère du Tourisme et celui de l'Intérieur. En l'exonérant d'impôts, l'Etat ne compte pas tirer profit de ce marché mais veut juste organiser l'activité pour, un argument avancé, éviter que des citoyens se fassent arnaquer en se retrouvant dans des garages ou des maisons insalubres, car c'est encore malheureusement le cas. «Le propriétaire a juste une déclaration à remplir et à faire légaliser à l'APC et, de notre côté, nous dépêchons une commission sur site pour nous assurer que la maison est conforme», explique M. Belabbes, chef de service au sein de la direction du Tourisme. Seulement voilà, à Oran, une seule adhésion à cette nouvelle façon de faire a été enregistrée. «Les gens appréhendent le passage par l'administration mais nous continuons à rassurer les intéressés sur le fait qu'il n'y a aucun impôt à payer et que, au contraire, l'Etat encourage cette activité car elle augmente sensiblement l'offre touristique d'une ville qui manque cruellement de lits à offrir aux visiteurs», insiste le même cadre qui met également en avant le manque d'information. A ce propos, le ministre du Tourisme, en visite à Oran en mars dernier, a déclaré qu'un site Internet gratuit pour rassembler ce type d'offres allait être mis en ligne avant l'ouverture officielle de la saison estivale. La promesse n'a pas été tenue mais il n'est peut-être jamais tard pour bien faire. Quoi qu'il en soit, Internet c'est aussi une ouverture de plus pour les Algériens désirant passer leurs vacances à l'étranger. «Pourquoi passer par une agence touristique alors que grâce à des sites Internet, je peux réserver à ma guise et passer des séjours nettement moins couteux ?», s'interroge un cadre moyen qui vient de passer avec sa famille une semaine à Lisbonne pour seulement 25 euros la nuitée. «J'ai loué un appartement situé en plein cœur de la ville avec tout le confort nécessaire et c'est la deuxième fois que je passe par ce site Internet qui facture la prestation à 10 euros, mais qui a la particularité et l'avantage de ne remettre l'argent du loyer au propriétaire qu'une fois que le client est sur place et qu'il constate de visu que les informations postées sont conformes à la réalité», explique-t-il. Pour le reste, c'est-à-dire les circuits de visites que les agences de voyage prennent en charge, il estime qu'un minimum de connaissances suffit pour chercher soi-même les endroits intéressants à visiter. Doucement mais sûrement, l'usage personnel des technologies de l'information se propage.