Ce titre accrocheur «Revoir mes EX en Kabylie» est une seconde déclaration d'amour à la Kabylie d'Ernest Jouzel. Après son premier ouvrage «Bretagne-Kabylie à cœur ouvert», autoédité en 2013, l'instituteur français revient dans son nouvel ouvrage autobiographique sur ses retrouvailles avec ses ex-élèves et amis de la région des Ouadhias. Depuis 2003, date de son départ à la retraite, Ernest Jouzel s'est consacré à l'écriture. Au début de sa longue carrière d'enseignant, durant les années 1970, il a exercé à l'Ecole primaire des Pères Blancs des Ouadhias. Cette période de sa vie l'a marqué. Il était fasciné par la beauté de la Kabylie et l'accueil de ses habitants. Aujourd'hui encore, il «garde le même sentiment envers cette région» qu'il revisita en 2007. Si dans son premier livre, il raconte son séjour professionnel et renvoie l'image si précieuse de l'Algérie pos-indépendance, dans «Revoir mes EX», Ernest Jouzel relate une nouvelle Kabylie, celle du troisième millénaire. Riche de 342 pages dont 30 de photos, ce livre est un vrai journal de voyage qui nous présente une rétrospective neutre sur l'évolution socioéconomique de la Kabylie durant les quatre dernières décennies. Durant un séjour de trois semaines parmi les «siens», comme les appelle lui-même, l'auteur a «évalué objectivement les diverses transformations du pays, particulièrement dans le changement des mentalités et le grand développement infrastructurel». Pleine d'émotions, de dialogues et de tableaux écrits, descriptifs de la Kabylie d'aujourd'hui, la plume croustillante de l'ancien instituteur résume la vie quotidienne des familles kabyles, chez lesquelles il a trouvé un gîte et des cœurs ouverts, tolérants et chaleureux. Malheureusement, on ne trouve pas que du positif dans le constat de Jouzel. On y trouve aussi des déceptions. La situation environnementale inquiète cet habitant de la campagne bretonne, souvent comparée à la Kabylie d'antan. «J'étais déçu et révolté en constatant le nombre de décharges à ciel ouvert dans des écrins originellement vierges de toutes impuretés. J'ai vu ma Kabylie altérée, souillée, endommagée», regrette-il.