Les 1 354 logements de fonction du secteur de l'éducation à Tiaret sont au centre d'une grande controverse née à la suite de la découverte par le wali de situations induites par la complicité des responsables du secteur, dont l'ex-directeur limogé. C'est d'ailleurs sur instigation du wali que la directrice de l'éducation vient d'ouvrir le dossier des logements de fonction et/ou d'astreinte que beaucoup de personnes ont détournés à leur profit exclusif, suscitant la réprobation sur fond d'un climat délétère. La situation a valu à Mme Hadouda Boukabouss d'instruire son service finances et moyens de procéder à des mises en demeure pour ceux et celles qui rechignent à vider les lieux conformément au décret 10/89 du 27/02/1989 et à la circulaire ministérielle 112 du 27/02/2001. Deux mises en demeure ont été expédiées à leurs destinataires au lendemain des assises locales du secteur tenues le 30 janvier dernier. Les réactions n'ont pas tardé, mais elles sont le fait pour certains cas de «personnes de bonne foi qui n'ont pas détourné des logements pour en faire un juteux commerce», a expliqué la directrice dans une déclaration à la presse. Notre interlocutrice, lors d'une entrevue, ajoute : «Pour l'heure, le dossier est ouvert et après recensement, on a constaté que certains bénéficiaires de logements sont étrangers au secteur, d'autres sont dans l'aisance ou ont acquis indûment ce patrimoine et, enfin, il y a ceux et celles qui devront requérir notre soutien car leurs familles résident dans les lieux depuis plus de trente années sans avoir bénéficié d'autres formules liées à l'habitat». C'est dans ce climat lourd que M.C., la cinquantaine, est venue raconter que «son père, âgé de 80 ans, vit dans un logement de fonction depuis 45 ans sans que sa famille, composée d'une dizaine de membres, puisse bénéficier d'un logement en dépit des demandes effectuées auprès des pouvoirs publics». Le cas de cette dame a suscité de la compassion de la part de la directrice qui a déclaré à son interlocutrice que les gens qui sont dans cette situation verront leur problème pris en charge, alors que d'autres, la majorité devra vider les lieux. Mme Hadouda n'a pas encore bouclé son troisième mois à la tête de l'académie. «Un bon coup dans la fourmilière a été donné et a touché pour le moment plusieurs services dont ceux des examens, du personnel, des moyens et du contentieux en attendant d'autres», dit-elle «A ces derniers, j'accorde un sursis», renchérit-elle, en annonçant l'entame, très prochainement, de procédures judiciaires contre ceux qui ont fauté bien que des enquêtes administratives aient été déjà initiées, à l'exemple de l'affaire des équipements du collège de la cité Kaïd Ahmed. La directrice, s'agissant de ce dossier lié au squat de logements de fonction, révèle que «certains ont transformé ces unités en habitations haut standing, voire en luxueuses villas, tout cela par la grâce du laxisme et du laisser-aller qui a prévalu».