L'Orchestre symphonique national a donné un concert de bonne facture sous la directions orchestrale du maestro Amine Kouider, avec la participation exceptionnelle du grand violoniste russe Sergei Stadler. Un concert-événement au Théâtre national algérien Mahieddine Bachtarzi. Et surtout un programme consacré à l'un des géants de la musique universelle, Tchaïkovski. Piotr Ilitch Tchaïkovsky (orthographié ainsi également), compositeur russe de l'époque romantique né le 7 mai 1840 à Votkinsk et mort le 6 novembre 1893 à Saint-Pétersbourg. Compositeur éclectique, il est l'auteur notamment de onze opéras, huit symphonies, quatre suites pour orchestre, cinq concertos, trois ballets, cent-six mélodies et une centaine de pièces pour piano. Son œuvre, d'inspiration plus occidentale que celle de ses compatriotes contemporains, intègre des éléments occidentaux ou exotiques, mais ceux-ci sont additionnés à des mélodies folkloriques nationales. Tchaïkovski compose dans tous les genres, mais c'est dans la musique d'orchestre, comme les symphonies, les suites et les concertos qu'il déploie toute sa science et donne la mesure de son sens mélodique inspiré. C'est également lui qui donne ses lettres de noblesse à la musique de ballet, ajoutant une dimension symphonique à un genre auparavant considéré comme mineur. Il incarne la figure dominante du romantisme russe du XIXe siècle dans toute sa vitalité populaire et généreuse et sa profonde sincérité. «Ne me filme pas, écoute» «Le compositeur Tchaïkovski est un auteur fétiche pour nous. Parce que c'est une musique qui est proche de notre sensibilité. Et en même temps, elle possède beaucoup de technicité. Donc, pour que l'orchestre puisse acquérir cette technicité de haut niveau. Pour qu'il puisse progresser et non pas dire qu'on est bon, on reste bon. C'est comme un sportif. S'il ne progresse pas, il régresse. L'année dernière, on a interprété la 4e, 5e et 6e symphonies de Tchaïkovsky. Cette année, on a commencé la saison avec la 4e symphonie et on termine avec la 2e symphonie de Tchaïkovsky. Inch'allah, l'année prochaine, on fera la 1re et la 3e symphonies. Donc, interprète tout le cycle des six symphonies de Tchaïkovsky. Et ce, pour qu'on puisse vraiment faire partie des orchestres dignes de ce nom qui jouent ce répertoire. Et bien entendu, on a voulu continuer cette idée de Tchaïkovsky. Avec le concerto pour violon qui est l'une des merveilles de la musique universelle, avec la présence de Sergei Stadler qui est, comme vous le savez, est un très grand violoniste, ayant accepté de venir en Algérie. Parce qu'il nous a vu à deux reprises durant le Festival symphonique international d'Alger. Lors des 6e et 7e éditions. Donc, cela a rassuré Sergei Stadler en matière de niveau. Car jouant du Tchaïkovsky. En plus, il est originaire de Saint-Pétersbourg comme Tchaïkovsky. Il nous a fait confiance par rapport à cela. Pour nous, c'est un grand honneur. Les répétitions ce sont très biens passées…», nous confiera le maestro Amine Kouider, juste avant le concert. Ainsi, le virtuose Sergei Stadler, accompagné par l'OSN et dirigé par le «conductor» Amine Kouider, interprétera le fameux «Concerto pour violon et orchestre en re majeur (op.35). Le pedigree de ce soliste ? Il a étudié le violon au Conservatoire de Leningrad avec Boris Sergueiev et Boris Goutnikov, puis avec Leonid Kogan. Il a remporté en 1977 le 1er prix au Concours international de Prague. Il s'est perfectionné au Conservatoire Tchaïkovski de Moscou avec Viktor Tretiakov. En 1979, il a obtenu le 2e prix au concours international Marguerite-Long-Jacques-Thibaud, puis en 1982 le 1er prix au Concours Tchaïkovski de Moscou. Il a enseigné au Conservatoire Tchaïkovski de Moscou en 2007-2009. Sergei Stadler est une sorte de «nounours» à la tête chenue avec une mine bougonne, qui boude. Sa coquetterie, son luxe. Un tic et toc des génies. Et puis, quand il est emporté et concentré sur la magie de Tchaïkovsky, il ne faut pas le prendre en photo ni le filmer. Aussi, a-t-il rabroué méchamment une personne âgée s'étant «acharnée» sur lui en braquant sur lui un IPad. Cela l'a déconcentré. Désaccord ! Mais il offrira pour nos bonnes feuilles un bonheur, un poème, un présent. Sergei Stadler, cette force tranquille, ne portant guère de costume, arbore un jeu «causual». Il se penche en avant, appuie avec son «double» menton sur le violon et arrache avec son archet un crissement ou des notes piquées d'un autre temps pour ne pas dire d'un autre ton. Une fresque onirique et olfactive. Le public est d'accord. Parfaits accords. Le programme qui sera exécuté après portera sur la «Symphonie n°2 en do mineur (op.17)», «L'Andante sostenuto - AIIegro vivo», «Andantino marziale, quasi moderato», «Scherzo. Allegro molto vivace», «Finale. Moderato assai - AIJesro vivo» ainsi que deux thèmes issus du patrimoine musical algérien Salah Bey arrangé par Rachid Saouli et El Warka, El Barah et Hakmet du regretté maître du chaâbi El Hachemi Guerrouabi revisité par Bouifrou.
