Le développement des Energies renouvelables (EnR) a connu un bond significatif ces dernières années à travers le monde, selon différents rapports publiés à cet effet. Le réseau mondial multipartite pour la promotion des politiques en faveur des EnR sur l'évolution mondiale dans ce domaine estime la part des EnR à 19,1% dans la consommation énergétique finale mondiale en 2013. Globalement, c'est le secteur électrique, dynamisé par l'énergie éolienne, l'énergie solaire photovoltaïque et l'énergie hydroélectrique qui a enregistré la croissance la plus rapide et la plus forte augmentation en termes de capacité. La Chine, au premier rang mondial pour les installations de capacité électrique renouvelable en 2014, et le Brésil, l'Inde et l'Afrique du Sud ont activement participé aux capacités ajoutées dans leurs régions respectives. Aussi, un nombre croissant de pays en développement de l'Asie, d'Afrique et de l'Amérique latine sont devenus d'importants fabricants et installateurs de technologies d'énergies renouvelables. C'est en somme le résultat des politiques d'appui aux EnR conduites à travers le monde. En dépit de ces avancées, la croissance des EnR continue d'être atténuée par les subventions dédiées aux combustibles fossiles et à l'énergie nucléaire, en particulier dans les pays en développement. Plus de 24,7% de la capacité de production électrique Parallèlement à la croissance des marchés de l'énergie renouvelable, l'année 2014 a été marquée par d'importantes avancées dans l'élaboration et le déploiement de systèmes de stockage énergétiques dans les différents secteurs. La même année a également vu la progression de l'électrification dans les transports, la chaleur et le froid. A titre illustratif, les EnR ont contribué à hauteur de 59% des ajouts nets de capacité électrique mondiale en 2014. A la fin de cette année, il était estimé que les énergies renouvelables représentaient 27,7% de la capacité de production électrique mondiale, ce qui leur permettait de fournir 22,8% de la demande électrique mondiale. Les énergies renouvelables variables avancent rapidement dans plusieurs pays. Face à ce phénomène, les décideurs politiques de certaines juridictions exigent des entreprises de distribution d'énergie qu'elles actualisent leurs modèles d'activité et leurs infrastructures de réseau. L'Australie, l'Europe, le Japon et l'Amérique du Nord ont enregistré une nette croissance du nombre de «prosommateurs» – ces consommateurs d'électricité qui produisent leur propre énergie. Les grands groupes et les institutions se sont fortement engagés en 2014 à travers le monde à acheter de l'électricité verte ou à investir dans leurs propres capacités de production d'énergies renouvelables. Peu d'énergies renouvelables dans les transports Par catégories, environ la moitié de la consommation énergétique finale mondiale a alimenté en 2014 le chauffage de bâtiments et produit de la chaleur pour les industries, la part des énergies renouvelables modernes (principalement la biomasse) générant près de 8% du total. Les énergies renouvelables ont également servi au refroidissement qui constitue un secteur restreint, mais en pleine croissance. L'année a été marquée à la fois par l'enracinement des EnR dans les réseaux de chaleur et de froid urbains, en particulier en Europe. Dans le secteur des transports, la priorité des politiques, des marchés et des industries a été pour les biocarburants liquides. La part du renouvelable dans les transports reste ainsi modeste et les biocarburants liquides sont l'énergie renouvelable largement majoritaire. L'élargissement de l'utilisation des EnR est le résultat des politiques gouvernementales menées en 2014 dans ce cadre. Cependant, ces énergies ont rencontré des difficultés dans certains pays du fait de changements ou d'incertitudes politiques. On estime que le nombre de pays ayant adopté des objectifs et des politiques sur EnR a de nouveau augmenté en 2014 et 2015. Au début de 2015, pas moins de 164 pays étaient dotés d'objectifs en matière d'EnR et, selon les estimations, 145 pays disposaient de politiques d'appui aux EnR. Si cette tendance se poursuit, les résultats seraient plus importants, que ce soit en termes de protection de l'environnement, de création d'emplois ou de l'évolution de la part des énergies vertes dans le Produit intérieur brut (PIB) mondial. 24 millions d'emplois à créer d'ici à 2030 Un rapport de l'Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena), rendu public en janvier 2016, le souligne clairement. Selon ledit document, le doublement de la part des filières vertes dans le bouquet énergétique d'ici à 2030 aurait pour effet une hausse du PIB mondial comprise entre 0,6% et 1,1%, soit un gain de croissance de 700 à 1300 milliards de dollars (de 630 à 1170 milliards d'euros) par an. Cela, tout en générant plus de 24 millions d'emplois. Même si l'objectif de porter de 18% ( 2014) à 36% la part des filières alternatives dans la consommation totale d'énergie à l'horizon 2030 nécessiterait un investissement certes important, estimé à une moyenne annuelle de près de 700 milliards d'euros, le défi mérite d'être relevé. En effet, cela entraînerait un renchérissement significatif du coût du système énergétique mondial de l'ordre de 260 milliards d'euros par an. Aussi, cette transformation permettrait de réaliser une économie entre quatre et quinze fois supérieure (entre 1100 et 3800 milliards d'euros).