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Inondations à Laghouat : Le maire pointé du doigt
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Publié dans El Watan le 07 - 10 - 2016

Le débordement de Oued M'zi, dans la ville de Laghouat, a causé des dégâts considérables, dont l'effondrement de deux ponts. Plusieurs familles ont été évacuées et, heureusement, aucune victime n'est à déplorer. Les habitants des zones sinistrées accusent le président de l'APC de Laghouat. Reportage.
«Imaginez, une seconde, que oued M'zi (qui relie les deux rives de la ville de Laghouat, Khat El Oued et Bordj Senoussi) avait débordé en pleine nuit ? Je doute fort que nous serions encore en vie.» El Kaïma, 80 ans, qui a fui avec sa famille les dernières inondations causées par le débordement des eaux du Oued M'zi, à Laghouat, est toujours sous le choc.
Hébergée avec ses enfants, leurs femmes et ses petits-enfants à l'auberge du centre-ville, lieu aménagé spécialement par les autorités locales pour accueillir les 12 familles sinistrées, elle raconte le calvaire vécu par la population de Merdja, à 3 km de la ville de Laghouat, dans la matinée du vendredi 30 septembre. «Heureusement qu'on a été alertés vers 10h. Nous ignorions complètement que Oued M'zi avait débordé.
Il était d'une force ébouriffante. Nos maisons ont été soudainement envahies par les eaux qui ont atteint un mètre de hauteur. Nous n'avions même pas eu le temps de prendre nos affaires. Nous avions tout quitté en catastrophe.» De l'autre côté de la rive, à Khat El Oued, pas loin de Merdja, la crue a même arraché et emporté un pont de plusieurs tonnes à plus de 500 mètres, devant le regard médusé de la population qui n'a trouvé refuge qu'au haut d'une colline qui domine la vallée.
Ce n'est pas le seul pont à avoir été emporté, celui d'un barrage d'eau construit à Tadjmout, à 30 km de Laghouat dont les travaux n'ont toujours pas été achevés depuis 5 ans, selon la population, a lui aussi subi la furie des eaux. Joint par téléphone, le chargé de communication de la Protection civile de la wilaya de Laghouat, le lieutenant Walid Nakmouche, affirme que «les interventions engagées par ses services ont été efficaces et aucune victime n'a été enregistrée. Nous avons dépêché plus de 80 éléments qui sont intervenus sur toutes les régions classées zones à risque, assure le lieutenant Nakmouche.
Nous avons couvert 80 km le long de Oued M'zi, notamment dans les zones limitrophes comme Merdja, Djoudi Abdelkrim et Bordj Senoussi. Nous avons évacué 14 familles des régions agricoles dont 12 ont été placées à l'auberge de jeunes du centre-ville, mais nous n'avons enregistré, dieu merci, aucune victime jusque-là.» Retour à Merdja, dans cette région agraire bâtie au bord de l'oued, à l'entrée de la ville de Laghouat.
Ici, les maisons de fortune, construites en terre et habitées jadis par 14 familles, sont désormais désertes. La boue est partout. Les eaux ont même atteint les chambres qui sont devenues de vrais marécages. Impossible d'entrer au douar sans bottes. Les murs, pâteux, ne tiennent plus. Plus de vaches et plus d'animaux. Même les champs de fruits et légumes ont été inondés. «Ce n'est plus comme avant.
On ne peut plus vivre ici», regrette Abdelkader Boukafala, 55 ans, en charge de deux familles de 11 enfants, délégué par les habitants afin d'alerter les sinistrés qui squattent l'auberge de l'arrivée des journalistes ou des responsables locaux. Abdelkader pointe du doigt le président de l'APC, Bachir Bahaz, qu'il tient pour «responsable du retard constaté dans la construction du mur contre le débordement de l'oued» qui aurait pu, selon lui, épargner à son village la catastrophe. «Notre P/APC est venu nous voir le jour même des inondations et n'a même pas pu accéder au village à cause de la boue et des dégâts causés par la crue.
Au lieu de raconter la vérité aux responsables et décrire la situation telle qu'elle est, il s'est permis de déclarer à une chaîne de télé privée qu'aucun dommage n'a été enregistré !» s'indigne-t-il. Et d'ajouter : «C'est lui qui n'a pas payé l'entreprise qui avait entamé les travaux de la construction du mur, un projet inachevé jusqu'à ce jour, car l'entreprise publique en question a abandonné depuis le projet. Ce n'est pas tout, il ne tient pas ses promesses. Et dire qu'il nous a promis le relogement ! Au lieu de cela, il nous a envoyé des citernes d'eau pour nettoyer nos maisons construites en terre. Il est fou ! C'est un scandale !»
Marécage
A l'auberge, les familles s'impatientent et ignorent encore ce que leur réserve l'avenir. Les enfants ne vont plus à l'école, c'est le cas de Mohamed, 10 ans, élève en 4e année moyenne et de son ami Boudali, 8 ans, élève en 2 année moyenne, originaires de Merdja. Quant aux adultes, ils ne savent plus si les promesses de relogement engagées par le wali seront tenues ou pas, car ce dernier a été mis à la retraite, mardi, lors du dernier mouvement des walis décidé par le président de la République.
La famille de Makhlouf Guezzam, hébergée elle aussi dans cet établissement de jeunes, est dans l'attente. Hadjer, 17 ans, est l'une de ses filles. Elève en terminale scientifique, elle n'a plus revu ses camarades de classe depuis les inondations. «J'ai perdu toutes mes affaires et mes livres scolaires. Et pour tout vous dire, je n'ai plus le moral ni l'envie de reprendre les études dans ces conditions infernales. Nous n'avons plus de toit.
Celui qui nous a été prêté par la famille a été détruit par la crue. Où voulez-vous que ma famille aille si l'Etat renonce à notre relogement ?» Le relogement est sur toutes les lèvres ici. Pour les familles placées dans cette auberge depuis une semaine, c'est l'administration de cette dernière qui assure leur prise en charge en termes d'hébergement et de nourriture.
A Khat El Oued, les habitants racontent qu'ils ont vécu la même chose en 1994 et 1998. «Les autorités n'ont rien fait pour régler définitivement ce problème de débordement du Oued M'zi. Jusqu'à quand vont-ils continuer à éluder la question ? Nous avons failli perdre notre vie cette fois-ci», dénonce Mohamed Touhami, l'un des sinistrés de cette région qui constitue la rive sud de la ville de Laghouat.
Ecole
Mohamed a perdu tout le matériel de sa salle des fêtes. Son garage a été submergé par les eaux. Idem pour son voisin, El Agoun Gourine, propriétaire d'une entreprise de fabrication de parpaing. La surface de l'exploitation de son usine est devenue marécageuse. Tout son matériel et ses parpaings baignent dans la boue. «Mes pertes s'élèvent à 2 millions da, regrette-t-il. J'ai perdu 3 moteurs de bétonnières et 2 à pompes, des tonnes de ciment, de sable et des centaines de parpaings», ajoute-t-il amèrement. Même sa maison où il entrepose ses voitures de collection a été bouffée par la crue. Dans son quartier, El Agoun, ne fait pas l'exception. Toutes les autres maisons, dont la plupart sont construites en terre, ont subi le même sort.
Dans la cour de 300 m2 de la demeure de Hocine Djoudi, un sexagénaire passionné d'électricité mécanique, il n'est plus possible de distinguer les centaines de pièces et de moteurs dans la boue. Les mêmes images reviennent à chaque fois que nous rendons visite aux sinistrés. Hocine tente de rincer ses pièces. Les enfants, eux, dont le corps et les vêtements sont badigeonnés de terre et de boue, trouvent du plaisir à se salir mutuellement tant que le retour en classe n'est pas encore à l'ordre du jour. Afin de répondre aux questions de la population, nous nous sommes rendus au bureau du président de l'APC de Laghouat, Bachir Bahaz.
Ce dernier, qui n'avait pas l'air très motivé pour nous rencontrer, nous a aussitôt fait rentrer dans son bureau pour enfin nous rediriger vers le chef du cabinet de la wilaya de Laghouat. «Je viens juste de parler au chef de cabinet. Il vous attend dans son bureau», nous a-t-il assuré. Arrivés à la wilaya, l'agent d'accueil informe la secrétaire du chef de cabinet qui, elle, nous affirme, à son tour, que le chef de cabinet ne pouvait pas nous recevoir. «Le chef de cabinet est en réunion», nous a-t-elle répondu. Une réunion qui aurait duré toute la journée.


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