La direction générale de la Setram s'est excusée dans un communiqué rendu public hier matin. C'était la grande pagaille hier matin dans les transports d'Alger. Les travailleurs du tramway ont déclenché une grève «sans préavis», d'après les responsables de Setram, la société d'exploitation du tramway, provoquant ainsi la colère des usagers, notamment les étudiants et les travailleurs, contraints de se rabattre sur les autres moyens de transport. L'action des syndicats est justifiée par «le refus de l'administration de prendre en charge les revendications sociales des travailleurs». Ces derniers menacent de ne pas reprendre le travail, «avant la reprise immédiate du dialogue avec l'administration». Pour les usagers du tramway d'Alger, la journée d'hier était un véritable calvaire. «La journée commence mal. Avec cette grève inopinée, je suis obligé de prendre un taxi, qui d'ailleurs n'est pas disponible, car c'est tout le monde qui en cherche un», fulmine un usager habitué qui prend le tramway chaque matin pour rejoindre son lieu de travail à Bab Ezzouar. Signalons que jusqu'à 7h, les navettes étaient normalement assurées. Les usagers, qui se sont levés tôt, ont pu donc échapper à la grève. Dépassé cet horaire, un grand nombre d'usagers s'est retrouvé bloqué dans les stations par le mouvement de grève. «Aucune information ne nous a été communiquée. Je suis surpris par ce mouvement de grève qui pénalise tout le monde», confie un usager. A partir de 7h, toutes les stations de bus qui se trouvent en parallèle à la ligne du tramway, notamment sur la RN24, ont été prises d'assaut par les voyageurs. «Les bus ne suffisent pas à eux seuls pour prendre tout le monde. Même les taxis réguliers se font rares. Je suis obligé de solliciter les services d'un taxi clandestin», soutient un enseignant. La direction générale de la Setram s'est, dans un communiqué rendu public en début de matinée d'hier, «excusée» auprès des usagers pour «cet arrêt de travail survenu inopinément et sans revendications». Elle a dénoncé également un «mouvement anarchique qui pénalise les usagers du tramway», peut-on lire dans le communiqué. La direction générale de la Setram, «qui a fait du dialogue social et de la discipline de travail, une ligne de conduite constante et non négociable, restera donc intransigeante face à tout mouvement anarchique qui pénalise directement ses usagers», soutient-on dans le même document. La Setram assure avoir pris des mesures pour «assurer une mobilité ordinaire» aux voyageurs à travers la mise en place d'un dispositif «en collaboration avec ses partenaires, dont l'Etusa ainsi qu'une entreprise de bus privée, pour prendre en charge tous les voyageurs restés bloqués au niveau des stations». Cependant, jusqu'à 10h, les stations du tramway étaient bondées de voyageurs qui n'ont pas trouvé de moyens de transport de substitution. «Que les travailleurs de Setram fassent grève est un acte tout à fait compréhensif. Néanmoins qu'en daigne nous informer au préalable afin que l'on puisse prendre nos dispositions, c'est la moindre des choses», explique un usager.