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Stagnation : pourquoi le médicament algérien va - peut être - suivre le secteur de l'assurance
La semaine éco d'El Kadi Ihsane
Publié dans El Watan le 05 - 12 - 2016

C'est une alerte de l'union nationale des opérateurs en pharmacie (UNOP) qui a inspiré ma semaine économique. Que sait-on de la filière de l'industrie pharmaceutique algérienne ? Qu'elle est un succès en cours qui permet à l'Algérie de n'importer que la moitié des médicaments dont elle a besoin pour sa population grandissante.
L'UNOP prévient que le modèle de ce succès tire – déjà- à sa fin. Encore des chefs d'entreprise alarmistes qui ne pensent qu'à maintenir au plus haut leurs résultats nets au profit de leurs actionnaires ? Il faut regarder de plus près. La filière de l'assurance privée était également un beau succès il y a encore trois ou quatre ans dans une filière de service, certes mieux protégée de la concurrence extérieure, mais soumise à une pertinente similitude avec l'industrie pharmaceutique : l'autorité d'un régulateur. Le chiffre d'affaires du si jeune secteur de l'assurance algérien stagne depuis deux ans. Illustration, parmi d'autres, de cette mauvaise onde systémique, les résultats d'un géant mondial, AXA Algérie, toujours à la recherche de son premier résultat positif dans la filière dommage, cinq ans après son lancement.
Le retournement de conjoncture a été rapide. Lié en partie à la fonte brutale des importations automobiles, mais pas seulement. La hausse des nouvelles immatriculations de 2014 et de 2015 aurait dû générer un surplus de revenus introuvables dans les bilans des principales compagnies d'assurance. En réalité, les risques ne sont plus couverts par les provisions. Le secteur de l'assurance est, pour la grande majorité de ses acteurs, insolvable en 2016. Le régulateur privilégie le statu quo «social» d'un niveau des primes d'indemnités maintenu bas. Le dumping des compagnies fait le reste. Possible grâce notamment à l'asymétrie de position concurrentielle au profit du monopole public sur le risque industriel public.
L'assurance est maintenue artificiellement bon marché au détriment de la sécurité du système et de la pérennité de ces acteurs. L'UNOP n'en est bien sûr pas là. Mais elle est au début du même itinéraire. Un processus tout aussi artificiellement déflationniste de son industrie dans un contexte, lui, inflationniste. Le président de l'UNOP, Abdelouahid Kerrar, tient pour autant un discours cohérent de sauvegarde de l'accès au médicament pour la population algérienne.
Ce médicament accessible l'a été grâce à la révolution algérienne du générique et à l'imposition, soutenue par l'UNOP, d'un prix de référence pour consolider le système de remboursement. L'aventure ne peut pas se poursuivre si les entreprises algériennes du secteur ne dégagent pas les marges opérationnelles suffisantes pour investir, grandir, gagner de nouvelles parts de marché, notamment pour atteindre cet objectif «politique» de 70% du marché national. Or, le régulateur refuse des «hausses modiques» de prix sur des lignes de produits devenus non rentables ces dernières années. L'argumentaire détaillé de l'UNOP sur la structure des coûts «est bien compris au ministère de la Santé». Sans suite. Conséquence, un nombre conséquent de laboratoires parmi les 28 adhérents à l'UNOP a abandonné la fabrication d'une ou de plusieurs molécules dont le prix ne couvrait plus les coûts de production. Processus en cours.
Le sort des deux secteurs du médicament et de l'assurance est d'abord politique. Il est lié à l'organisation des priorités. Le gouvernement veut confiner les prix là où il a une main institutionnelle sur leur fixation. Cet acte n'est jamais neutre. Le gouvernement détient un pouvoir régalien. Celui de politiquement répartir le poids des mesures d'austérité entre Etat, entreprises et ménages. Le penchant naturel est de s'auto-préserver. Le train de vie de l'Etat est celui qui baisse en dernier. Reste l'arbitrage entre entreprises et ménages. Le calcul est différent selon les gouvernances. Celles qui privilégient le court terme vont tenter de préserver beaucoup plus les ménages que les entreprises.
C'est bien sûr le cas de la gouvernance Bouteflika. Mais l'inconvénient de cet arbitrage est qu'il peut conduire à terme à l'effondrement des entreprises, des revenus salariaux qui leur sont liés, et donc en fin de compte de finir par affecter durement les ménages. Une analyse plus sociale peut opposer à cet argumentaire le fait de protéger plus les entreprises que les ménages conduit au même résultat par un autre chemin. Les ménages ont moins de pouvoir d'achat, la demande solvable baisse, et en fin de compte les entreprises entrent en mévente, désinvestissent et provoquent du chômage désastreux pour les ménages. Il existe cependant une différence entre les deux arbitrages. Celui qui ne néglige pas les entreprises a un effet endogène. Ses principaux effets sont domestiques. Il est bon pour l'investissement, l'emploi et les revenus nationaux. Celui qui privilégie en temps de crise le revenu des ménages continue de subventionner en partie les importations. Ces effets sont partagés entre le domestique et le mondial. Souvent au profit du second. Le gouvernement sait qu'il a déjà tiré sur les ménages avec la dévaluation du dinar, l'augmentation du prix des carburants et de l'électricité, la hausse de la TVA et celles de quelques autres taxes. Politiquement, il s'est servi en premier.
Ces recettes additionnelles serviront donc à financer une partie de son déficit budgétaire. Mais ce mouvement inflationniste, qui doit s'ajouter à l'inflation des masses salariales depuis 2011, touche aussi les modèles économiques des entreprises. «Elles n'ont qu'à aligner leur politique commerciale», rétorque l'orthodoxie économique. Sauf que dans ces cas de l'assurance et du médicament, le régulateur fait loi. Et il joue la solidarité avec le budget de l'Etat. Seul celui-ci a le droit symbolique de générer de l'inflation, comme s'il s'agissait de battre monnaie. Les acteurs privés non. Et s'ils cessent d'être une succès story ? Les importations de médicaments, dopées par l'arrivée de la génération de bio-médicaments, reprendront la part du lion. Et la couverture des risques qui est le lubrifiant de la vie économique, de la mobilité, et de l'investissement, se fracassera un jour prochain.


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