Quoi qu'il ait constitué, depuis longtemps un vecteur dégradant du milieu environnemental, l'oued Menasefa, qui descend des régions montagneuses de la wilaya de Tiaret et traverse en grande partie le territoire de la wilaya de Relizane, n'a, semble-t-il, par suscité l'intérêt des autorités pour l'inscription de projets salutaires en mesure d'épargner à la population riveraine d'éventuelles et malencontreuses tragédies. Dans ce contexte, la population de Mendès, localité située au sud de Relizane et traversée par cet oued, dénonce quotidiennement la dégradation de son cadre de vie. «Nous n'avons cessé d'alerter les autorités sur les risques de ces eaux usées accumulées avec le temps et stagnant au lit de l'oued, mais toutes nos doléances sont restées sans écho. Ceci dit, nous continuons à pâtir de cette situation», tempête Benouda, un jeune de la région, avant d'ajouter : «La salubrité de la vie commence par la préservation du cadre de vie et surtout par son assainissement de tous les facteurs qui la dégradent.» «Ce marécage, si j'ose dire, a lancé Tahar, un universitaire, s'est transformé en un fief de prolifération de bestioles et d'insectes, sans que les responsables se manifestent pour le débourber». Dans son itinéraire, l'oued longe aussi le bidonville portant son nom, créé pendant les années de la tragédie nationale aux abords de Relizane. Ce passage s'est accompagné par les déversements d'eaux usées provenant des habitations de fortune et, lorsqu'on sait qu'il y a des centaines de taudis, il est alors aisé d'imaginer le degré de pollution que véhicule cet oued. Durant l'hiver, l'oued menace par ses crues les locataires du quartier Najah qui le jouxte. «Pendant les grandes pluies, nous craignons le pire, car l'oued déverse son contenu sur notre site», a souligné Harrat, un des locataires.