Il fait beau et c'est presque l'été, les jupes raccourcissent, les t-shirts s'affichent et les shorts refont leur apparition. Ce qui, en dehors de l'éternel débat sur le maillot de bain féminin, repose la question du Club des Pins, pudiquement dénommé Résidence d'Etat du Sahel, mais qui n'a rien à voir avec le GSPC de Belmokhtar. Tel que publié par le Journal officiel, son budget, pompé du Premier ministère dont elle dépend directement, est passé à 500 millions de dinars, soit 50 milliards pour parler comme tout le monde. Même s'il a été divisé par trois, ce montant représente quand même plus d'un dixième du budget du Premier ministère, ce qui en dit long sur les priorités du gouvernement. Ainsi, chaque année, les heureux élus du club privé, qui ne sont pas forcément des ministres, engloutissent 50 milliards aux frais du contribuable, sans compter ce que les ministères payent pour leurs ministres et secrétaires généraux sur leur budget pour assurer loyers, charges et restauration de leurs privilégiés. A quoi sert le Club des Pins dont la gestion a été confiée à Sellal ? A caser les amis et remercier les fidèles, dans une zone de non-droit où la liste des affaires scabreuses est aussi longue que le casier judiciaire de Muchacho, le fameux braqueur de Postes du Dahra. Scandales et passe-droits, tout le symbole d'un régime qui ne s'embarrasse pas d'éthique ni de rigorisme judiciaire, autour de l'indétrônable Melzi qui en est à son 6e mandat et dont le restaurant du fils a été démoli par la gendarmerie. Ou, autre exemple, cette villa récemment restaurée et qui aurait été attribuée au fils de Tebboune, le ministre de l'Habitat évidemment. Le Club des Pins, c'est un millier de villas, du genre cité des 1000 Logements, avec ses indus occupants payés par la collectivité. «Dieu a donné de la viande à ceux qui n'ont pas de dents», dit l'expression populaire, car selon une récente information, qui n'a pas été encore confirmée, 95% des locataires du Club des Pins ne savent pas nager.