En cavale depuis une quinzaine de jours, une avocate (Kh. M., 36 ans) relevant du barreau de Annaba, a été arrêtée, avant-hier, près d'Alger par les services de sécurité, avons-nous appris de ce corps constitué. Faisant l'objet d'un mandat de dépôt décidé le 28 mars dernier par le président de la chambre d'accusation près la cour de justice de Annaba, elle est accusée dans une affaire d'escroquerie avec B. L., 37 ans, une autre avocate déjà écrouée, et N. M., 60 ans, qui se fait passer pour un cadre de l'OPGI. En fuite également, ce dernier a été arrêté et placé jeudi sous mandat de dépôt par le juge d'instruction de la 3e chambre près le tribunal correctionnel de la même ville. Un véritable scandale qui a secoué le milieu local des robes noires dont l'affaire remonte à l'année dernière. En effet, des citoyens se sont plaints officiellement auprès du conseil de l'Ordre des avocats de la région de Annaba et le parquet pour dénoncer une escroquerie dont se sont rendus auteures deux avocates relevant du barreau de Annaba et un présumé escroc qui se faisait passer pour un cadre de l'OPGI. Ces derniers promettaient à des demandeurs de Logements socio-locatifs (LSL) des attributions en contrepartie d'importantes sommes d'argent. Pour rassurer leurs «clients», les deux avocates mises en cause établissaient des reçus, cachetés au nom de leur cabinet, à leur profit. Devant des promesses non tenues, les «futurs attributaires» s'impatientaient et n'ont pas tardé à déposer plainte. N'ayant pas bénéficié de leur logement, encore moins du remboursement de leur argent, ils ont réclamé justice auprès du parquet général. L'action a été entamée il y a plusieurs mois déjà. Les deux avocates ont été auditionnées par le procureur général près la cour de justice de Annaba en présence d'un délégué dépêché par le conseil de l'Ordre des avocats de la région de Annaba. Depuis, le dossier de l'affaire a été transmis au parquet du tribunal correctionnel local.