Le problème des oppositions retarde énormément la concrétisation des projets de développement inscrits au profit des communes de la wilaya de Boumerdès. Dans la municipalité de Bordj Ménaïel, au moins sept chantiers sont bloqués depuis plusieurs années à cause des litiges opposant des particuliers aux maîtres d'ouvrage, a précisé le P/APC, Ahmed Hadjadj. Les opposants sont pour la plupart des propriétaires terriens. Bien qu'ils soient dénoncés par la population, certains demandent l'impossible pour surseoir à leur véto. Et ce sont bien évidemment les citoyens qui pâtissent de ces blocages que d'aucuns qualifient de «chantage». Le cas du projet d'assainissment lancé au village Tala Oubrid pour un coût de 35 millions de dinars en est un exemple édifiant. «Les travaux sont presque achevés. Il ne reste que le point de rejet qui tarde à être réalisé à cause d'une opposition d'un terrien», précisent des villageois, précisant avoir tenté vainement de convaincre le concerné à revenir à de meilleurs sentiments. «On a dû batailler pendant des années pour arracher ce projet, mais lui il a tout bloqué, malgré les désagréments que nous subissons à cause des fosses septiques», se désolent-ils. L'autre projet qui traîne à cause des oppositions est celui portant revêtement de la route reliant Aïn Skhouna à Tizi N'Ali Slimane, pour un montant de 45 millions de dinars dégagés sur le budget de la wilaya. De nombreux villageois réclament l'élargissement de la chaussée, alors que d'autres s'y opposent et réclament des indemnisations. Ne sachant quoi faire, l'entreprise a quitté le chantier, laissant les travaux à la traîne en attendant un accord avec les riverains. Certains opposants sont allés jusqu'à demander des logements sociaux et des aides dans le cadre de l'habitat rural pour laisser l'entrepreneur poursuivre les travaux. Un autre litige de même nature, cette fois à Ouled Ameur, est à l'origine de l'arrêt, depuis une année, du chantier de revêtement d'une route s'étendant sur 4 kilomètres. A El Ghicha, c'est un projet d'AEP devant alimenter la localité de Kar Ahmed qui peine à être entamé en raison d'une opposition d'habitants qui souffrent de pénurie d'eau à longueur d'année. Ces derniers demandent au préalable d'être réaccordés au projet en question, mais cette revendication n'a pas été prise en compte lors des études. Que font les autorités pour lever ces oppositions ? Le P/APC affirme avoir pris langue avec les récalcitrants à maintes reprises. «On a toujours favorisé le dialogue, mais cette voie n'a toujours pas été payante. On a déjà recouru à la justice, mais la procédure prend énormément de temps. Certains favorisent l'usage de la force publique, mais moi je ne suis pas de cet avis, car cela ne fait qu'envenimer les choses», a-t-il estimé. Pour lui, le meilleur moyen à même de résoudre ce type de problème est l'implication énergique de la société civile. «La plupart des villages de notre commune ont des associations, mais hormis quelques exceptions, la plupart ne s'implique pas dans la résolution de litiges qui compromettent la réalisation des projets d'intérêts public», a-t-il regretté.