Le syndicat autonome des enseignants du secondaire (Cnapest) a organisé, lundi, un sit-in devant le siège de la direction de l'éducation. «Cette action est notre dernier recours pour faire entendre notre voix, et, surtout, dénoncer les dépassements de la directrice de l'éducation dans sa gestion des affaires du secteur», a lancé Harrat Benadda, le représentant du syndicat. Et d'ajouter : «Elle a tout fait pour envenimer la relation de travail entre l'institution et le partenaire social, elle a même osé interdire l'accès à la direction aux syndicaux et aux membres de la commission paritaire.» Le responsable syndical n'a pas omis de lister les dépassements de la D.E. Il citera, entre autres, la marginalisation de la commission paritaire dans la résolution des problèmes socioprofessionnels du personnel de l'éducation, les décisions unilatérales, l'affectation et la réaffectation des enseignants. Certains enseignants titulaires, anciens de surcroît, se sont malheureusement retrouvés sans poste. «Tous ces agissements ne pourront que ternir les rapports qu'on a avec la direction de l'éducation, et, par ricochet, perturber la rentrée scolaire, qui s'annonce déjà difficile», a-t-il affirmé. De son côté, la directrice de l'éducation, Hirech Hidayate, a qualifié cette sortie des syndicalistes de non-événement. «Je suis un commis de l'Etat et assignée à veiller sur l'application des règlements et à régir le secteur conformément aux lois de la République. Je suis la directrice et suis la seule responsable de la confection de la carte pédagogique et nul n'a le droit de s'y immiscer», a-t-elle tonné. «Ces syndicalistes sont habitués à des arrangements et jouissaient, pendant des années, de largesses dans leurs volumes horaires pour se verser dans d'autres occupations jusqu'à s'offrir des postes de vacation dans les universités ou se libérer pour les cours de renforcement», a-t-elle souligné, en précisant que «l'application stricte de la réglementation, passant par la révision de la carte pédagogique qui prévoit un volume horaire allant de 16 à 18h par semaine pour l'enseignement du secondaire, nous a permis l'absorption de pas moins de 118 postes budgétaires illégalement consommés. C'est cette rigueur qui les dérange, puisque certains d'entre eux se sont habitués à tourner à moins de 4h par semaine, ils se sont sentis touchés dans leurs propres intérêts». «Les intérêts du secteur sont bien protégés et si j'ai conditionné leur accès à la direction par une demande d'audience déterminant le motif de leur passage, c'est bien pour instaurer de l'ordre», a-t-elle précisé non sans signifier son ignorance du slogan qu'ils scandaient.