Une délégation de Français natifs d'Algérie était ce lundi à Témouchent. Elle a effectué une halte à El Maleh, où elle s'est rendue au cimetière chrétien et juif de cette cité. Présidée par Dr Agnès Rampal, adjointe du maire de Nice, conseillère métropolitaine et régionale PACA (Provence-Alpes-Côte d'Azur), elle a remis aux autorités locales un chèque de 25 000 euros pour la réhabilitation de cette nécropole, cela en application d'accords algéro-français. Elle s'est ensuite rendue au niveau du chef-lieu de wilaya, où elle a visité le cimetière européen de cette ville pour lequel 25 000 euros ont été déboursés il y a quelques années par le Collectif Sauvegarde Cimetières Oranie (CSCO). Rencontré en premier, Louis de Santa Barbara exprime son mécontentement. Il est en charge, au sein de cette association, d'un réseau de correspondants assurant le relais avec les autorités locales : «Ici à Témouchent, je trouve désolante la qualité des travaux effectués alors que l'entreprise qui a en charge la réhabilitation sur tous les cimetières est considérée comme la plus qualifiée par les autorités. Par ailleurs, un mur de clôture n'a pas été réalisé, alors que la sacralité du site est toujours bafouée par les marbriers mitoyens qui empiètent dessus pour la fabrique de stèles funéraires.» Plus politique, Dr Rampal positive. Elle exprime sa «grande satisfaction» sur le nouvel état du cimetière au regard des photos prises avant sa rénovation : «Aujourd'hui, il a retrouvé sa dignité et sa sérénité, même si tout n'est pas fini. On est contents pour les familles dont les racines sont profondément ancrées en cette belle terre d'Afrique.» Questionnée sur sa visite à Oran, l'élue niçoise a indiqué que 18 000 euros ont été remis pour la réhabilitation d'un carré sur les 46 du cimetière Tamashouet (El Hamri), cela sachant que 80 000 euros sont, chaque année, votés par la région PACA pour les cimetières européens d'Algérie. A cet égard, la délégation va s'enquérir sur l'état d'avancement des travaux en cours en Oranie (Mostaganem, Mascara, Saïda, Tlemcen et Sidi Bel Abbès). Relevant que les travaux de réhabilitation sont plus nombreux à l'ouest du pays qu'au centre et à l'est, elle indique que «c'est parce que le CSCO est très dynamique et que nous privilégions là où ça marche». S'exprimant à son tour, Dr Jean-Jacques Lion, le président du CSCO, rappelle que l'association est née suite à un «voyage du souvenir» effectué en 2004 par 450 pieds-noirs : «Evidemment, la première visite a été pour les siens aux cimetières. Le spectacle était atterrant au vu de l'état des tombes. Certes, il y a eu la décennie noire, des mouvements de terrain comme à Tamashouet, l'action des racines des arbres, le vieillissement inévitable des sépultures, mais il y a eu aussi des agressions humaines, des vols de plaques de marbre. Je me réjouis aujourd'hui que, également, côté algérien, il y ait eu une prise de conscience qui s'est traduite, pour ne citer que trois exemples, par un intérêt concret en faveur de Notre-Dame d'Afrique, de Saint Augustin et de Santa Cruz».