L'absence des citoyens dans les meetings et les rencontres régionales a poussé les candidats à utiliser des slogans banals La problématique de l'utilisation hasardeuse des affiches électorales en Algérie est due à plusieurs facteurs, dont la démocratisation des outils technologiques. En effet, la facilité de l'utilisation des outils technologiques et les multimédias a entraîné, ces dernières années, une baisse de création dans la conception des affiches politiques. Les candidats ne font pas appel à des professionnels en marketing politique ou à des artistes pour interpréter leurs programmes et idées. Ils bricolent à leur façon la conception des affiches. Certes, cette conception est moins coûteuse par rapport à une élaboration faite par des professionnels, mais elle manque de créativité. Ce qui explique aussi l'absence d'images et les slogans remplacés par un cv détaillé des candidats, ou un visage caché et parfois des textes très longs. - Le contexte électoral : l'absence des citoyens dans les meetings et les rencontres régionales a poussé les candidats à utiliser des slogans banals comme stratégie pour se rapprocher des citoyens et regagner ainsi leur confiance à l'exemple du slogan du candidat Lakhdar Khadraoui. En termes de forme, il ne respecte pas le moindre principe de la conception d'un slogan dans une affiche qui doit être court et attirant. Pour le contenu, ce slogan n'exprime pas une idée politique et ne résume pas le programme du candidat, c'est une publicité basée sur une préférence personnelle. - Le contexte religieux : certains partis islamiques ont affiché des panneaux avec des visages cachés de leurs candidates, en justifiant ce choix par la tendance religieuse conservatrice. Ce choix impose deux questionnements : 1- Est-ce que le citoyen peut faire confiance à une personne inconnue / virtuelle ? 2- En principe, ces candidates vont être le porte-parole du citoyen, est-ce qu'elles vont s'abstenir de faire leur devoir plus tard en justifiant que la voix d'une femme est «awra» ? D'autres candidats ont utilisé les symboles religieux pour gagner la confiance des citoyens. Prenant l'exemple du candidat Messaadi El Sabti qui a sollicité les électeurs pour voter pour lui en utilisant en arrière-plan l'image d'une mosquée, un tapis de prière, une chachia et une sbha avec le slogan : «Soutenez Mesaadi Sebti, l'homme qui ne quitte pas les mosquées». Ce slogan porte un message signifiant : «Etant donné que c'est un fidèle de la mosquée, c'est une personne honnête et digne de confiance.» - Le contexte politique et social : certains candidats ont fait leur propagande à travers des symboles politiques internationaux, comme : Mandela, El Gueddafi ou Angela Merkel. La simulation n'est pas faite sur la base de programmes, mais sur la personnalité des candidats. C'est le cas de Bachiri Ibrahim, surnommé «Mandela», cela signifie d'une part que c'est une propagande personnelle et non pas politique. D'autre part, l'absence d'un programme clair et déterminé a été remplacée par des éléments personnels qui caractérisent la personnalité du candidat pour attirer les électeurs.