A travers l'inspection de la gestion de la Ligue régionale de Constantine (LRFC) entreprise par une commission diligentée par la Fédération algérienne de football (FAF), celle-ci a décidé de lancer un signal fort en direction de toutes les ligues pour leur signifier la fin de l'impunité, du passe-droit, de la gabegie et de bien d'autres chapitres qui ternissent l'image du football, de la fédération et de tous ses démembrements. L'ampleur des scandales est telle que la fédération n'avait pas le droit de faire l'économie d'un état des lieux sans concession... sans chasse aux sorcières. Le premier bilan du passage de l'inspection à Constantine a confirmé toutes les craintes. La ligue régionale dirigée par Dehamchi, depuis plus de 20 ans, fonctionnait loin des règles et canons d'usage. Les multiples dénonciations de dirigeants de clubs et d'officiels ont été vérifiées pièce par pièce. Des odeurs nauséabondes, longtemps tues, sont remontées à la surface et font craindre le pire, si par bonheur la fédération décide d'étendre l'inspection à toutes les ligues. C'est dire toute l'étendue de la suspicion de scandales qui planent sur un grand nombre de ligues. Fort heureusement, il y a des ligues propres, nickel, sans casseroles, qui réconcilient avec les rôles et fonctions de responsables de structures. Mais apparemment, la putréfaction est à un stade très avancé, selon des échos émanant de l'entourage même des ligues contrôlées ou en voie de l'être. Les dépassements sont légion. Dans pratiquement tous les domaines. Le crime est d'avoir laissé des hommes «élus» agir à leur guise sans le moindre contrôle, ni prise en charge des multiples doléances adressées à la fédération. Des présidents de ligue sont devenus de véritables potentats, gérant la ligue selon leurs humeurs et intérêts. L'accession et la rétrogradation étaient inscrites à l'avance dans la feuille de route de la ligue. Des arbitres dociles, avenants, soucieux de protéger leur carrière se sont transformés en chargés de mission. Des évaluateurs peu scrupuleux sur la morale ont donné leur caution à des pratiques aux antipodes de la loyauté et du fair-play. Des commissions de discipline qui ne voyaient aucun inconvénient à requalifier des faits transcrits sur la feuille de match ou du rapport. L'infiltration d'individus dans tous les réseaux du ballon rond a favorisé la descente aux enfers. Pendant que tous les regards étaient braqués sur l'équipe nationale, des individus sans foi ni loi, encouragés par l'impunité et le laxisme de la hiérarchie ont purement et simplement assassiné les nobles valeurs que véhiculent le sport en général et le football en particulier. Aujourd'hui, une très forte suspicion pèse sur l'ensemble des responsables des structures du football. Ceux qui sont restés propres s'accommodent très mal de cette situation. Ils la vivent mal. Le mieux serait que la fédération étende l'opération audit à toutes les ligues. Les hommes propres en seront quitte avec une attestation de bonne conduite et de gestion. Le reste ira finir ses jours dans les poubelles de l'histoire du football.
