La France était sous le choc, hier, après la mort, à 74 ans, du chanteur Johnny Hallyday, véritable monument national. Jusqu'au dernier instant, il a tenu tête au cancer qui le rongeait depuis des mois. Le président français, Emmanuel Macron, a été le premier à réagir. «On a tous en nous quelque chose de Johnny Hallyday», a-t-il assuré, en référence à l'une de ses chansons les plus connues : «On a tous en nous quelque chose de Tennessee». Preuve de l'émotion suscitée, le palais présidentiel «consulte» la famille sur la possibilité d'un hommage national, a-t-il indiqué. Car tous les Français, ou peu s'en faut, fans ou pas, connaissent Johnny Hallyday. Au fil d'une vie menée à fond de train, avec ses accidents, ses excès relayés en Une des gazettes, ses amours tempétueuses, ses maisons en Suisse et aux Etats-Unis, sur fond d'accusation d'exil fiscal, «Johnny» était devenu plus qu'un artiste. Il avait annoncé, début mars, être atteint d'un cancer des poumons, dont il savait déjà qu'il était métastasé. Détecté en novembre 2016, le cancer aura terrassé en un an celui surnommé «Robocop» par son ami Eddy Mitchell, resté l'un de ses comparses dès le mouvement «yéyé». Le rocker avait en effet déjà tutoyé la mort, lors de sa tentative de suicide en 1966, puis lorsqu'il plongea plusieurs jours dans le coma en 2009, en raison de complications consécutives à une opération. Johnny Hallyday s'est battu jusqu'au bout. Il est monté sur scène, en juin et juillet, avec ses copains Jacques Dutronc et Eddy Mitchell, pour la tournée des «Vieilles canailles». Pour «rester vivant», comme s'intitulait sa dernière tournée (2015-2016), cette «bête de scène» a rempli en 57 ans de carrière tous les plus grands lieux. Il travaillait aussi à un nouvel album. Par ailleurs, l'artiste française s'était produit à Alger les 7 et 8 janvier 1967 sur la scène du cinéma l'Atlas (ex-Majestic).