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Le milliardaire de gauche
John Forbes Kerry, Candidat à la présidentielle américaine
Publié dans El Watan le 14 - 10 - 2004

« En tant que Président, je poserai des questions pointues et j'exigerai des preuves solides. Je réformerai immédiatement les services de renseignements de sorte que la politique soit guidée par des faits, et que les faits ne soient jamais dénaturés par la politique ».
C'est un JFK. Un autre ? John Forbes Kerry a les mêmes initiales que John Fitzgerald Kennedy. Kennedy qui fut assassiné à Dallas et qui aurait pu être l'un des meilleurs présidents des Etats-Unis après Abraham Lincoln et Thomas Jefferson. Kerry a, pour un moment, côtoyé Kennedy. L'a-t-il inspiré pour qu'aujourd'hui il incarne presque JFK ? Kerry serait, pour ses admirateurs, l'espoir. Espoir redonné à une jeunesse américaine écœurée par la tension permanente des actuels locataires de la Maison-Blanche de faire la guerre. Guerre en Afghanistan. Guerre en Irak. « Nous sommes en guerre, quelqu'un va payer », avait lâché George W. Bush après les attentats du 11 septembre 2001. Et la guerre, the commander in chief (le commandant en chef) George W. Bush la mène à sa guise, réconforté par l'idée de la peur permanente. Il a fait voter le célèbre Patriot Act accompagné de mesures spéciales, dont celle de ne pas recourir à la justice. Le sénateur du Massachusetts, John Kerry, a voté pour ce texte, mais estime qu'il faut l'amender. Selon lui, le pays doit cesser de retenir des personnes dans les prisons sans raison. « J'ai rencontré un homme qui a passé huit mois en prison. Il n'a même pas eu droit d'appeler un avocat (...). Voilà ce qui se passe dans notre pays. Ils sont autorisés à procéder à des fouilles. Ils peuvent aller dans les églises et dans les assemblées politiques, alors qu'il n'y a pas le moindre indice d'activité criminelle », a déclaré Kerry, le 8 octobre 2004, à Saint Louis, lors du second débat électoral avec Bush. Mais ses critiques du Patriot Act sont jugées timides. L'homme prend, pour les besoins de sa campagne électorale, un slogan du genre que l'Amérique adore : la force. « Stranger at home. Respected in the world (Puissant chez soi. Respecté dans le monde). » Il a soutenu la création, en 2002, du département de la Sécurité intérieure (Homeland Security), chapeauté par la russologue Condoleeza Rice, néoconservatrice convaincue. Et il a voté au Sénat un texte permettant aux pilotes des avions de ligne d'avoir une arme. Il est aussi favorable à la surveillance aux frontières et dans les ports pour empêcher des attaques contre les Etats-Unis. « Nous devons être plus forts dans notre lutte contre le terrorisme », dit-il souvent. Cela dit, Kerry ne partage pas les visions de son rival et la prétendue « doctrine Bush » sur la lutte contre le terrorisme au nom de laquelle des offensives contre l'Afghanistan et l'Irak ont été engagées. « Doctrine » inspirée par le fameux Defense Planning Guidance (grandes lignes pour une politique de défense) préparé en 1992 par Paul Wolfowitz, actuel sous-secrétaire d'Etat à la Défense, et Richard Perle, conseiller écouté au Pentagone. Wolfowitz et Perle sont, comme Rice, des néocons' (républicains conservateurs). « Le monde est plus dangereux aujourd'hui. Le monde est plus dangereux parce que le Président a mal évalué la situation », estime Kerry, qui reproche à Bush de n'avoir pas prouvé l'existence d'armes de destruction massive en Irak. Face à cet échec, Bush, selon Kerry, a transformé sa campagne en une arme de tromperie massive. « Si nous avions fait preuve d'une diplomatie intelligente, nous aurions pu économiser 200 milliards de dollars et une invasion de l'Irak », dit-il. Vétéran du Vietnam, John Kerry, 60 ans, a l'avantage d'avoir connu et vécu les horreurs de la guerre. Il a servi sous les couleurs de la US Navy aux commandes d'un patrouilleur. Il a été blessé trois fois dans la région du Mékong. Ce n'est pas par hasard qu'il a été l'un des leaders de l'Antiwar Movement (mouvement antiguerre). « Véritable colombe », dit-on de lui. Il avait même jeté, lors d'une célèbre manifestation en 1971 à Washington, ses propres décorations sur les marches du Capitol Hill, siège du Sénat. Kerry a été décoré de la Silver Star, Bronze Star et Three Purple Hearts. Des médailles destinées à des soldats ayant prouvé leur efficacité aux combats. Il a critiqué publiquement la guerre américaine et a organisé à Washington une manifestation d'anciens combattants pour la paix. Catholique, Kerry a une idée claire de la religion. « La religion a été une part importante de ma vie. Elle m'a aidé à traverser une guerre. Elle me guide aujourd'hui. Mais de ce qui est un article de foi pour moi, je ne peux pas faire une loi pour quelqu'un qui ne partage pas cet article de foi », dit-il. Il s'est opposé au Sénat à des décrets promulgués par Bush relatifs, entre autres, à l'encouragement des agences fédérales à augmenter le soutien financier aux associations basées sur une confession religieuse.
Famille fortunée
Kerry est aussi un Forbes. Et les Forbes sont connus. Ils sont riches. Le magazine américain qui porte leur nom établit chaque année la liste des fortunes. Une liste de référence. Fils d'un diplomate (son père a longtemps travaillé pour le département d'Etat), John est d'une mère Forbes. Au Sénat, il figure parmi les plus riches. Une partie de sa fortune est due à sa deuxième épouse Teresa Heinz, 65 ans. Héritière du célèbre fabricant de ketchup, sa fortune est estimée à 500 millions de dollars. Elle avait comme premier époux le sénateur républicain John Heinz. L'homme a été tué dans un accident d'avion en 1995. D'origine portugaise, elle est née au Mozambique. Elle a été élevée en Afrique du Sud et en Europe. Ancienne fonctionnaire de l'ONU, Teresa Heinz se consacre aux bonnes causes à travers la Fondation Heinz. Fondation rompue aux questions des droits des femmes et de l'écologie. Elle défend le droit à l'avortement. John Kerry, lui, a voté contre une loi promulguée en 2003, qui considère comme « crime fédéral » le fait pour les médecins d'effectuer des procédures d'avortement tardif. Il est hostile à l'avortement au cours du dernier cycle de grossesse à condition que la santé de la mère ne soit pas menacée. Connue pour son franc-parler, l'épouse de Kerry pouvait troubler la campagne de son époux. Aussi les conseillers du candidat ont-ils tenté, dans un premier temps, de limiter ses « sorties », parfois intempestives, avant de la laisser « ajouter du sel » à l'entreprise de persuasion. Interrogée par CBS, elle a déclaré être « sexy ». Pendant longtemps favorable aux thèses des républicains, Teresa Heinz a dénoncé « les méthodes répugnantes » de ce parti. « Les républicains sont sans scrupules », a-t-elle dit lorsque les partisans de Bush se sont mis à remettre en doute le patriotisme de son mari (cela a même fait l'objet de messages publicitaires en boucle). « Impertinente et brillante », a dit John de Teresa. Impertinence qui, selon les experts, semble donner de la fraîcheur à la campagne démocrate même si cela risque de faire mal.
Société secrète
Kerry a curieusement un point commun avec Bush. Celui d'avoir appartenu - ou d'appartenir - à une étrange société secrète baptisée Skull and Bones (crâne et os). Fondée en 1832, cette société est basée à New Haven, non loin de Manhattan (New York), dans un édifice appelé... The Tomb (la tombe). Kerry a adhéré à cette organisation en 1966, Bush deux ans plus tard. « L'unique raison de l'existence de cette société est de placer ses membres à des postes d'influence », explique Alexandra Robbins, auteur d'un livre-enquête, Secrets of The Tomb. Skull and Bones, appelée aussi La Conférence de la mort, rassemble une bonne partie des étudiants de Yale, la célèbre université de droit. Université où Kerry et Bush ont étudié. La CIA a beaucoup recruté parmi les membres de Skull and Bones. Pour l'anecdote, avant d'adhérer à cette organisation, l'initié doit expliquer pendant une nuit son expérience... sexuelle. Des représentants de familles nanties des Etats-Unis font partie de cette organisation, telles que Whitney, Perkins, Phelps, Bundy, Taft Wadsworth, Rockfeller, Payne, Davison... A Yale, l'étudiant Kerry a étudié les sciences politiques avant de rejoindre, en 1976, le Boston College pour préparer un diplôme en droit. Polyglotte, Kerry parle allemand et français. Il passe souvent ses vacances en France, où il compte des liens familiaux, notamment avec l'écologiste Brice Lalonde. Après un échec dans une élection au Congrès, il poursuit ses études pour devenir attorney (procureur). En 1984, il « plonge » dans le monde de la politique en se faisant élire au Sénat après deux ans passés au poste de gouverneur adjoint de l'Etat du Massachusetts. Pendant longtemps, il fait partie du groupe le plus à gauche du parti démocrate. Il a passé plus de vingt ans à Washington au cœur, sinon à la périphérie, du pouvoir fédéral. Il aspire, depuis qu'il a décidé de s'engager à la course pour la Maison-Blanche, à rompre avec l'image du praticien de l'East Coast. Kerry, qui a des origines juives, ne veut surtout pas ressembler à ses Romains nobles qui confondaient pain et brioche. En posant habillé en combinaison à la revue American Windsurfer, le sénateur a voulu sans doute se débarrasser de l'étiquette aristocrate qui lui colle à la peau. Kerry aime bien se prendre en photo, guitare à la main. Pendant la campagne, il a évité de porter la cravate. Cela fait cool !
L'ami des petits et des artistes
L'expérience au Sénat a fait rapprocher Kerry des petits entrepreneurs (il avait présidé la commission des PME). Contrairement à Bush, il ne compte pas beaucoup d'entrées parmi les grands groupes. Réputé libéral, pas dans le sens entendu en Europe, il est favorable au développement du syndicalisme, à l'augmentation du salaire minimum et à la baisse des impôts pour les fortunés. « Oui, je ne vais pas augmenter les impôts. Je vais refaire ce que nous avons fait dans les années 1990, financer ce qu'on dépense (...). Je vais donner une réduction d'impôts à ceux qui gagnent moins de 200 000 dollars par an. Pour ceux qui gagnent moins de 200 000 dollars par an, il y aura un retour au niveau qu'on avait sous Bill Clinton, quand les gens gagnaient beaucoup d'argent », promet-il. A cette promesse faite devant les caméras de la télévision, Bush a eu cette réplique : « Il n'est pas crédible. » L'Administration Bush est confrontée à un casse-tête : le taux de chômage élevé, fixé à 5,4%, et le déficit budgétaire. Chose qui alimente le discours de Kerry. « Lorsque le Président a pris ses fonctions, il y avait un surplus budgétaire de 5600 milliards de dollars. Nous avons maintenant un déficit qui s'élève à 2600 milliards de dollars. C'est le plus grand renversement de tendance dans l'histoire de ce pays », a martelé le sénateur-candidat. Kerry veut, s'il sera élu, étendre la couverture médicale. « Cinq millions de personnes ont perdu leur couverture sociale pendant le mandat de ce Président. Et le Président n'a rien fait », a lancé Kerry. Le fera-t-il, lui qui cultive l'image d'un pondéré et qui s'intéresse à l'Amérique d'en bas ? Celle des 43 millions d'Américains qui n'ont pas d'assurance santé ? Celle des 30 millions qui ne mangent pas à leur faim ? « Le drapeau américain n'appartient à aucun Président. Il n'appartient à aucune idéologie et il n'appartient à aucun parti. Il appartient au peuple américain tout entier », dit-il. Une consolation : Kerry bénéficie d'appuis « intéressants ». Des noms ? Ron Reagan, fils de l'ancien Président républicain, John Eisenhower, fils de l'ancien Président républicain, Paul Samuelson, Joseph Stiglitz et George Akerlof, prix Nobel, Steven Spielberg et Oliver Stone, cinéastes, Leonardo diCaprio, Barbra Streisand, Billy Crystal, Robert de Niro, William Baldwin, Ben Affleck, Whoopi Goldberg, Michael Moore, Uma Thurman, Kevin Costner, Warren Beatty, Jennifer Aniston, Sharon Stone, Dustin Hoffman, Matt Damon, Martin Sheen, Al Franken, Robert Redford, Jessica Lange, Nicole Kidman, Mia Farrow, Richard Dreyfus, Cameron Diaz, Nicolas Cage, Woody Allen, George Clooney, John Kussac, Jane Fonda, Salma Hayek, Robin Williams, Kathleen Turner, John Travolta, Natalie Potman, Brad Pitt, Gwyneth Paltrow... Une crainte : d'habitude le Sénat n'est pas « la bonne » rampe de lancement pour un candidat à la Maison-Blanche. Le dernier membre de cette prestigieuse Assemblée, où se concentrent tous les lobbies, à être devenu président des États-Unis fut un certain... JFK, John F. Kennedy, en 1960.


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