Le conseil de l'Ordre des médecins entend donner un nouveau souffle à la corporation. Après avoir lancé une campagne visant à assainir et à normaliser l'activité complémentaire depuis le renouvellement des instances et l'obligation d'appliquer la loi, le conseil de l'Ordre des médecins passe à une seconde étape : la coopération internationale. Ce qui consolidera davantage cette corporation. Le docteur Bekkat Berkani, président du conseil national de l'Ordre des médecins pour la région d'Alger, qui a été hier l'invité du forum d'El Moudjahid, a rappelé que l'institution qu'il préside assure la défense des intérêts moraux des médecins avant de souligner qu'il est aussi appelé à apporter son concours à la demande de l'Etat à l'élaboration et à l'exécution de la politique sanitaire. Il a ainsi insisté sur le fait que cela ne peut se faire si le conseil de l'Ordre n'est pas associé aux décisions concernant le secteur. Le docteur Bekkat a tenu à préciser que des irrégularités dans le cadre de l'activité médicale sont encore constatées. Chose que le conseil de l'Ordre a signalé aux institutions concernées. Il a réitéré que « nul ne peut exercer sans l'inscription au tableau de l'Ordre », a-t-il rappelé en faisant allusion aux équipes de médecins étrangers qui « viennent exercer dans certains établissements privés à but lucratif ». Il a aussi signalé que près de 10% de ses confrères ne sont pas inscrits à l'Ordre des médecins. Ils sont considérés, selon lui, en activité illégale. Le président du conseil de l'Ordre lance ainsi un appel aux autorités concernées pour faire en sorte que la loi soit appliquée. Le volet de la coopération est aussi un des objectifs du conseil de l'Ordre. La tenue, les 1er et 2 novembre, du forum euroméditerranéen des ordres médicaux à Alger, qui regroupera 11 pays européens et 7 arabes, constitue une opportunité d'ouverture pour le médecin algérien. Le docteur Bekkat a annoncé que cette réunion débouchera sur la création de la conférence permanente des ordres des médecins européens et une charte d'Alger. « Ce qui permettra de mettre en place un cadre juridique pour pouvoir aborder les problèmes qui peuvent se poser aux médecins de la rive de la Méditerranée », a-t-il expliqué en faisant référence aux problèmes rencontrés par les médecins algériens à l'étranger. Pour le docteur Bekkat, « la valeur de nos médecins algériens est entière ». Il a indiqué que les possibilités de coopération aboutiront aussi à des bourses de recherche. Le président du conseil national de l'Ordre des médecins a souligné que des contacts ont été déjà entrepris dans ce sens avec le collège des médecins du Québec. « Nous avons l'ambition d'essayer d'apporter un grand plus aux accords gouvernementaux dans le cadre du processus de Barcelone. »
