Le tribunal criminel a accepté, hier, la demande de la défense relative à la requalification du chef d'accusation d'homicide volontaire en coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. A la barre, le prévenu, A.A., a invoqué la colère tout en insistant sut le fait de n'avoir pas eu l'intention de tuer. « Je regrette amèrement mon geste », a-t-il déclaré en substance. La genèse de cette affaire, qui a eu pour théâtre le populeux quartier de Ras El Aïn, remonte au 23 novembre de l'année dernière. Une altercation a opposé la victime, A.Y., un mineur, à l'accusé pour des raisons liées à une dette. Selon les faits consignés dans l'arrêt de renvoi, le mis en cause aurait vendu un téléphone portable à sa victime. L'intervention des voisins a permis d'apaiser les esprits momentanément, mais malheureusement, quelques instants plus tard, l'irréparable s'est produit lorsque la bagarre a éclaté entre les deux belligérants. Le prévenu s'est aussitôt constitué prisonnier en constatant la mort du mineur. Le représentant du ministère public a souligné la gravité des faits en mettant en exergue la zone mortelle sur le corps, qu'a intentionnellement ciblée l'accusé pour porter son coup de couteau. Il a conclu son réquisitoire en requérant la réclusion criminelle à perpétuité. L'avocat de la défense a plaidé le bénéfice de larges circonstances atténuantes en faisant remarquer que son mandant s'est livré aux gendarmes en reconnaissant les griefs retenus contre lui. Au terme des délibérations, le tribunal criminel a condamné l'inculpé à une peine de huit ans de réclusion.
