A midi, une foule nombreuse se bouscule aux abords des fast-foods et pizzerias. Au Sila, les visiteurs sont préoccupés par la nourriture de l'esprit, mais également par celle de l'estomac. Les familles s'attablent tandis que les jeunes préfèrent manger sur le gazon, d'autres, moins chanceux, occupent les escaliers. Cependant, tout le monde est servi : sandwich, pizza, gaufres, crêpes, glaces ... Il y en a pour tous les goûts. Il reste, toutefois, que les prix affichés sont excessivement chers ; un sandwich coûte 200 DA, une crêpe 200 DA, un beignet 30 DA, une cannette est cédée à 100 DA et une bouteille d'eau minérale d'un litre à 80 DA. Les visiteurs sont déçus par les prix, mais aussi par la prestation de service. « Les prix sont très élevés, d'ailleurs, je regrette de ne pas avoir mangé chez moi avant de venir ici ; en plus, on a attendu une vingtaine de minutes avant d'être servi » nous a déclaré Fatima, mère de famille. Farid, gérant d'un fast-food, nous a justifié les tarifs élevés de la nourriture par deux raisons : la location des locaux est onéreuse, ainsi que la durée très courte de cette manifestation, « ce qui nous contraint à augmenter les tarifs de nos produits pour équilibrer nos factures » a-t-il ajouté, faisant du consommateur la seule et unique victime. Du côté du livre, si certains tarifs restent abordables comme pour le livre algérien à des exceptions bien sûr, il reste que ceux proposés par des maisons d'édition européennes sont souvent inaccessibles. Il s'agit notamment d'ouvrages de vulgarisation, spécialisés, techniques et même le conte est cédé à un prix faramineux. Ceux qui font le sacrifice de s'offrir un livre ont déjà arrêté le budget et se contentent d'un achat bien ciblé pour les besoins scolaires des enfants surtout, le dictionnaire par exemple, le dernier né de la collection. Les férus de la lecture romanesque et des belles lettres hésitent avant de compléter une éventuelle collection amassée depuis des années. Le livre de poche demeure le plus demandé. Là aussi on réfléchit avant de dépenser. D'autres se frottent les mains en achetant tout ce qui concerne le religieux, une belle aubaine pour les écouler une fois le salon achevé. Comme chaque année d'ailleurs. Les plus érudits ont déjà économisé en perspective de cette grande foire et savent quoi s'acheter au centime près. Internet est passé par là et quand on s'informe à bon escient, on évite les surprises et on ne reste pas sur sa faim. Comme quoi, on se nourrit de tout...