« L'Etat, propriétaire, accompagne Tonic Industrie avec un programme d'urgence de 15 milliards DA », a indiqué M. Merzouk. Ce programme comprend la modernisation et la mise à niveau avec une enveloppe de 2 milliards DA, la réhabilitation de l'ensemble des installations (6 Mds DA) et enfin le lancement d'un projet de fabrication de carton compact (30 Mds DA). Objectif : se positionner sur le marché avant de s'insérer dans l'économie mondiale, à l'avenir. L'usine a déjà exporté à ce jour environ 3 000 tonnes de déchets en papier, dont 2 000 tonnes vers l'Espagne, précédées de 1 000 tonnes. Elle prévoit une autre opération de 3 000 tonnes vers l'Arabie Saoudite. Tonic est en train de revenir à la fabrication de la bobine-mère à travers sa chaîne de fabrication du « lainer » (papier d'emballage). Mais l'investissement en exige d'autres. Il s'agit entre autres de l'alimentation en eau et le traitement des eaux usées car la machine doit fonctionner selon les normes de protection de l'environnement, pour éviter de continuer à polluer la côte de Bousmaïl. L'adduction d'eau est terminée et la station épuration l'est aussi à 80%. Cette dernière sera réceptionnée le mois d'août prochain. 28 m3 d'eau économisés par tonne de déchets Grâce au recyclage, Tonic Industrie prévoit un chiffre d'affaires de 13 Mds DA en 2013. Pour le consommable, l'entreprise essaie d'utiliser tout ce qui est produit localement. Le recyclage constitue 50% du chiffre d'affaires global de Tonic Industrie. Les capacités de production de Tonic Industrie sont de 80 000 tonnes/an fournies en grande partie par les 300 entreprises créées dans le cadre de l'Ansej et la Cnac. « Les tarifs de ces déchets varient entre 2 DA le kilo d'archive et 22 DA/kg le blanc 1 (extra-blanc) sans aucune écriture », indique Hacène Hamamou, responsable du service gestion de stocks. « Avec une tonne de déchets, on peut économiser 4 100 KW d'énergie et 28 m3 d'eau, et grâce au recyclage du papier, on réduira la demande en bois », signale pour sa part Tarik Laïdouni, cadre à Tonic Industrie. Quant à la commercialisation, Tonic revient sur le marché national pour ce qui concerne les produits standards comme les sacs, les papiers sanitaires et domestiques. L'usine travaille 7 jours sur 7 avec deux équipes de 12 heures. Pour le ramassage, Tonic met à la disposition de ses clients le transport au moyen de camions de 5 à 7 tonnes, équipés de bennes-tasseuses. En outre, l'entreprise a mis des igloos de déchets dans des administrations, des écoles et dans certaines APC. Actuellement, la production des bobines-mères a repris timidement à partir du papier 100% recyclé. Elle sert à fabriquer du papier tissu pour en faire des mouchoirs en papier, des serviettes, de l'essuie-tout et du papier hygiénique. Les bobines-mères sont fabriquées à 100% avec du vieux papier mélangé. Tests en laboratoire Deux laboratoires sont installés au sein de l'unité, dont l'un est chargé en amont et en aval des analyses physico-mécaniques de tout type de papier selon des paramètres bien définis comme le grammage, l'épaisseur, la perméabilité à l'air, la teneur en eau (humidité), la résistance à l'attraction, à la rupture et à l'allongement, l'opacité, la blancheur et la brillance. Toute la production journalière de papier y est traitée, soit environ 75 tonnes. Le déchet de papier passe par trois grandes étapes : le désencrage, le blanchiment à l'oxydant et le blanchiment réducteur efficace surtout dans les couleurs comme le rouge, pour blanchir plus. La dernière unité est celle de la transformation du papier ouate en produits d'hygiène : des serviettes à deux plis et à un pli, le papier hygiénique, l'essuie-tout et le mouchoir de poche. Pour le papier hygiénique, les capacités installées peuvent atteindre 3 000 caisses/jour, de même que pour l'essuie-tout.