La présidente d'honneur de l'Association des femmes algériennes chefs d'entreprise, Savoir Et Vouloir Entreprendre (SEVE), a déclaré, hier, lors du forum d'El Moudjahid, que « les produits du terroir ne sont pas folkloriques mais stratégiques ». Pour Mme Yasmina Taya, qui s'est attelée à recenser une dizaine de produits, « il faudra une politique des régions » pour développer ces produits. Pour ce faire, les présidents des APC devraient commencer le travail de recensement de ces produits, l'université de proposer des travaux de recherche et les journalistes d'en faire la promotion, a-t-elle invité. « Il est temps de mutualiser les acteurs et d'avoir une projection de filière », dira-t-il, car « il y a des filières à exprimer ». Pour leur permettre d'exister, elle propose de « défiscaliser toute la filière sur tel ou tel produit du terroir », tant que « le financement existe ». Par ailleurs, suggère-t-elle, une loi sur les produits du terroir devra être votée. En somme, pour cette chef d'entreprise, « les produits du terroir sont une réalité qui s'impose », donc « ce n'est pas une petite chose ». Elle cite un exemple de niche comme l'élevage d'ovins qui permet de donner plusieurs filières : le lait, la viande, la laine et le cuir. Elle a estimé que le recensement de ces produits n'a pas été réalisé en Algérie. Elle comparera avec les pays voisins où le recensement des produits du terroir a permis d'en enregistrer 1.500 pour l'un et 2.000 autres pour l'autre, sans les nommer. L'Algérie « est un pays qui reçoit de toutes parts des produits alimentaires au regard des étalages de nos marchés » avec « une facture d'importation de 60 milliards de dollars pour les six derniers mois de l'année (2013) », a-t-elle relevé. Sur les produits du terroir ayant disparu, Mme Taya a signalé le cas de trois fromages du terroir dans la région des Aurès qui n'existent plus. Pour rappel, en 2012, l'Agence de valorisation des produits agricoles (AVPA), dont la mission principale est de valoriser les produits du terroir, avait recensé plus de 80 produits qui ont totalement disparu, avait affirmé son coordinateur, Akli Moussouni, ingénieur agronome, à Horizons (édition du 23 septembre 2012).