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Intervention du président Bouteflika : « Faire de l'investissement l'élément moteur des relations euro-africaines »
Publié dans Horizons le 29 - 11 - 2010

Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, est intervenu hier à Tripoli, à l'occasion du sommet Afrique-Union européenne sur le thème principal de la conférence intitulé «Investissements, croissance économique et création d'emplois». Voici le texte intégral de son intervention: «Messieurs les co-présidents,
Cher frère Mouamar El-Gueddafi, Guide de la Révolution libyenne,
Messieurs les chefs d'Etat et de gouvernement,
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
C'est pour moi une grande satisfaction de participer, sur cette terre libyenne qui nous est très chère, à la rencontre au sommet d'aujourd'hui. Nos travaux ouvrent une nouvelle ère dans l'affirmation de l'Afrique et du rôle qu'elle assume dans le processus de refondation du partenariat mondial pour la paix et le développement dans lequel l'Union européenne est l'un des acteurs essentiels. Je tiens, à cette occasion, à féliciter le frère Guide Mouamar El-Gueddafi pour la qualité de l'accueil réservé aux délégations et les excellentes conditions réunies sur tous les plans pour la tenue de ce 3e sommet Afrique-Union européenne.
Messieurs les co-présidents,
Depuis le sommet du Caire, de multiples raisons historiques, politiques, humaines, économiques et même écologiques ont conduit l'Afrique et l'Europe à œuvrer en commun en vue d'établir et développer un réel partenariat tourné vers une prospérité solidaire. La volonté africaine de s'engager dans cette voie s'est manifestée avec force lors du sommet africain d'Alger en 1999. La décennie qui s'est écoulée, depuis le lancement de ce processus, a été consacrée pour l'essentiel à l'affinement des plans d'action sectoriels et thématiques, et la mise en place des mécanismes destinés à rendre opératoire ce partenariat.
Les progrès en termes de résultats concrets sont inégaux selon les secteurs. Il reste que le partenariat en matière de paix et sécurité a d'ores et déjà à son actif des réalisations appréciables. Cette même décennie a été marquée par de profonds changements tant en Afrique qu'en Europe. L'Afrique s'est inscrite dans une dynamique de paix et de sécurité, de bonne gouvernance et de relance de l'activité économique. Elle a ainsi émergé en tant que nouvelle frontière pour une économie mondiale secouée par une grave crise provoquée par le déchaînement de la spéculation financière au détriment de la sphère productive.
L'Europe, pour sa part, a mené un travail considérable pour son élargissement et l'approfondissement de son Union qui la met en mesure de mieux contribuer au nécessaire rééquilibrage des relations internationales. Aujourd'hui, l'Afrique et l'Europe se trouvent confrontées aux dérives d'une mondialisation non maîtrisée, qui est devenue une source d'angoisse pour leurs peuples. Les peuples européens découvrent en effet la fragilité de la prospérité dont ils ont bénéficié jusqu'ici.
Les peuples africains ont vu leurs efforts pour accéder au minimum de bien-être symbolisé par les Objectifs de développement du millénaire entravés par les effets de la crise, ils s'interrogent, à juste titre, sur la pertinence des modes de coopération internationale orientés vers l'Afrique qui n'ont pas favorisé le décollage économique du continent en dépit des réformes structurelles accomplies par les pays africains.
Pourtant, grâce à leurs propres efforts, les pays africains ont pu réaliser, avant la crise, des taux de croissance moyens de 5% pendant plusieurs années. Les prévisions, à partir de 2011, sont de nouveau favorables, autour de 5%, mais même un tel taux reste insuffisant pour générer le niveau d'emplois dont l'Afrique a besoin pour sortir de la pauvreté et poursuivre le mouvement qui s'est amorcé dans plusieurs pays vers un affranchissement progressif de la dépendance par rapport à l'aide extérieure. Perçu sous cet éclairage, le thème central de nos travaux (les investissements, la croissance économique et la création d'emplois) offre à l'Europe et à l'Afrique une opportunité à saisir pour construire une relation qui puisse être d'un apport effectif aux exigences du redressement économique de l'Europe et d'une croissance forte et durable de l'Afrique. Cette approche implique nécessairement la définition d'un New Deal entre les deux ensembles à même de renouveler les modes et le champ de la coopération pour le développement.
En 2001 déjà, en adoptant le NEPAD, l'Afrique se fondant sur l'importance des gisements de croissance qu'elle recèle, a été guidée par le souci de promouvoir l'attractivité de l'Afrique pour les investissements destinés à leur mise en valeur. Les réformes menées dans les différents pays se sont traduites par une amélioration considérable de l'environnement économique, juridique et institutionnel régissant les investissements. Ces réformes n'ont toutefois pas généré l'expansion de l'activité économique qui en était attendue. En particulier, l'Afrique n'a pas bénéficié de flux conséquents d'investissements directs internationaux.
De surcroît, les investissements qui ont été réalisés se sont pour l'essentiel orientés vers des secteurs à faible impact sur la diversification de la structure des économies et la création d'emplois.
Cette situation présente un défi qu'il appartient à l'Afrique et à l'Europe de relever. Elle révèle le besoin de réaliser un nouveau consensus autour d'une approche de la croissance qui articule, de manière efficiente, les rôles respectifs des Etats et du secteur économique public et privé, qui allie la gestion macro-économique à la valorisation des ressources humaines, qui concilie la logique économique et le développement social, et qui prend en compte le nécessaire élargissement du marché intérieur aussi bien que des débouchés extérieurs. Dans cette optique, la crise économique mondiale ne devrait pas constituer un obstacle au développement des investissements et des échanges économiques entre l'Afrique et l'Europe.
Bien au contraire, le dépassement des présentes incertitudes appelle à la prise d'initiatives audacieuses pour créer de nouvelles complémentarités et tisser des liens d'interdépendance entre les appareils de production africains et européens. L'investissement productif direct européen en Afrique et l'appui à la création et au développement des entreprises africaines sont de nature à soutenir la croissance dans les deux régions, ainsi que la relance de l'économie mondiale.
La nouvelle prise de conscience de la nécessaire de faire de l'investissement l'élément moteur des relations euro-africaines implique la création ou le développement d'instruments par les pays et institutions européens plus incitatifs pour orienter davantage leurs entreprises vers l'investissement en Afrique.Quelques pays européens ont commencé à ouvrir la voie à travers la mise en place de nouveaux fonds d'investissement et de garantie plus adaptés pour encourager les investissements sur le continent africain. Il convient aussi d'accorder une attention plus grande à la diffusion de l'information sur les possibilités d'investissements que présentent les pays africains.
Il est également nécessaire d'aider l'Afrique à rattraper les retards en matière de développement des infrastructures physiques et de communication, et à combler le déficit en matière de personnel qualifié, qui sont essentiels pour les investissements. En effet, de par les facilités qu'elles offrent en matière de liaisons, de désenclavement, de réduction des coûts de production, les infrastructures notamment dans les domaines du transport, de l'énergie et des technologies de l'information et de la communication constituent un facteur déterminant. Elles contribuent à une croissance forte et durable, seule à même de garantir la création d'emplois, la réduction de la pauvreté et la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement.
Il en est de même pour l'intensification en cours de l'intégration régionale, qui n'a reçu, jusqu'à présent, qu'un appui limité des partenaires extérieurs.
Le soutien politique à l'intégration n'a pas encore trouvé sa pleine traduction dans la conception et les mécanismes de la coopération pour le développement. Outre le rôle des infrastructures, l'intégration requiert aussi des tâches ardues et complexes en matière d'harmonisation des normes et règles régissant la production et les échanges, un domaine où l'apport européen est aussi important.
La stratégie conjointe et les plans d'action thématiques et sectoriels pour 2011-2013 prennent en charge dans une mesure encourageante ces principaux aspects. Leur suivi efficient et leur pleine mise en œuvre méritent la mobilisation de tous. Dans un contexte marqué par un redéploiement accéléré de l'économie mondiale, et une nouvelle configuration de la concurrence internationale, l'Europe et l'Afrique disposent d'atouts qu'ils se doivent également de mettre au service de la densité de leurs rapports. Dans cette perspective, nous considérons que l'enjeu de l'investissement européen en Afrique dépasse largement le seul aspect économique. Il reflète aussi l'exigence de bâtir un espace de co-prospérité qui constituera le socle de la stabilité et du progrès pour les deux régions. Je suis confiant que les résultats du présent Sommet seront à la hauteur de la vision partagée d'une communauté de destin entre l'Afrique et l'Europe».


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