Kidal abrite depuis hier et jusqu'à demain, le forum pour la réconciliation. Le gouvernement malien et des groupes armés ne prennent pas part à cette rencontre qui devait s'ouvrir dimanche dernier. Mais elle a été reportée pour des questions d'organisation. « Nous avons des frères touareg et arabes qui doivent venir de l'extérieur, notamment de la Mauritanie, pour participer au forum et ils n'arriveront que demain (hier) », a expliqué Redouwane Ag Mohamed Ali, un porte-parole de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA-rébellion ). La Coordination a pris acte de la requête verbale du gouvernement pour un report de la rencontre mais regrette que cette demande ait été notifiée tardivement. Elle a appelé le gouvernement à revoir sa position et se joindre aux parties prenantes pour « la réussite de ce grand rendez-vous de la paix ». Pour le gouvernement malien, cette absence s'explique par le non-respect des rebelles des engagements pris. Certains responsables estiment que les rebelles roulent encore une fois tout le monde dans la farine, après avoir obtenu du gouvernement le financement de la rencontre. Les groupes armés pro-gouvernementaux, notamment présents à Kidal, et réunis au sein du Groupe d'autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia), ont également annoncé qu'ils ne participeraient pas au forum. Plusieurs diplomates à Bamako n'assistent pas à cette réunion à cause de l'absence du gouvernement et des groupes pro-Bamako. « Nous voyons comment on pourra organiser le vrai forum au mois d'avril avec la participation de tout le monde », juge un membre du comité de suivi de l'Accord d'Alger. Le gouvernement malien et les groupes qui le soutiennent ont signé avec l'ex-rébellion en mai-juin 2015 cet accord pour la paix dans le nord du Mali. Cette région était tombée en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes terroristes liés à Al-Qaïda. Ces groupes ont été dispersés et en grande partie chassés par une intervention militaire internationale lancée à l'initiative de la France en janvier 2013 et qui se poursuit actuellement. Des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, malgré la signature de l'Accord de paix, destiné à isoler définitivement les terroristes.