Le professeur Abdelkrim Azzoug, coordinateur du 2e colloque national sur le rôle des fouilles archéologiques a déclaré, à l'APS, que l'élaboration d'une carte archéologique nationale « constitue une revendication émise par le ministère de la Culture ces derniers temps car elle reflète les dimensions régionales et internationales du patrimoine humain et ses spécificités ». Le Pr Azzoug, également recteur de l'institut d'archéologie à l'université Alger 2, a estimé, lors de ce colloque de deux jours organisé à l'université Hassiba-Ben-Bouali en collaboration avec le musée national Abdelmadjid-Meziane à Chlef, que « tout le cumul de fouilles archéologiques dont dispose l'Algérie de la préhistoire et à travers les différentes civilisations a forgé l'identité de la société algérienne ». « Ce qui a été découvert récemment en la matière au niveau du chantier du métro d'Alger à la place des Martyrs revient aux époques phénicienne, romaine, islamique, ottomane et puis française », a-t-il indiqué.« Les objets archéologiques découverts aussi sur le chantier de l'autoroute Est-Ouest au niveau de Skikda et Bejaïa nous a permis de connaître de nouveaux sites archéologiques à même d'enrichir la carte archéologique nationale », a-t-il fait savoir. Les fouilles archéologiques constituent « le seul moyen d'avoir des connaissances scientifiques et historiques, jusque-là inconnues, et qui permettent de les mettre entre les mains des chercheurs pour vérifier certains faits liés à l'histoire du pays », a-t-il dit. De son côté, le docteur Mohamed Taieb Aggab, de l'institut d'archéologie d'Alger, a indiqué, lors de son intervention intitulée « le rôle des fouilles archéologiques dans le renforcement de l'identité nationale », que « tous les indicateurs matériels du sous-sol représentent des éléments de l'identité nationale ». « Chaque étape historique de la vie de l'humanité est marquée par des indicateurs matériels. Dans l'histoire, plusieurs fois millénaire de l'Algérie, ces mêmes indicateurs sont incarnés par les tombeaux d'Imedghassene ( Batna), la Muraille de Tiaret et les sites de Timgad ainsi que d'autres sites archéologiques à Tipasa, Cherchell, Mila, Tlemcen », a-t-il signalé. « Concernant la période ottomane, le colonisateur français avait trouvé à son invasion que l'Algérie avait déjà ses repères dignes d'un Etat, à l'image de la haute porte, et même les Français ont été influencés par l'histoire de l'Algérie », a ajouté le même intervenant. Dans le même contexte, le professeur a estimé qu'il était « impossible d'évoquer l'identité nationale algérienne sans citer les résistances populaires contre les forces coloniales françaises, notamment celle menée par l'émir Abdelkader, car ces résistances avaient le même objectif que la guerre de Libération nationale (1954-1962), d'où la nécessité de valoriser les repères de cette période de notre histoire ».